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Quelques mots me concernant ...

 

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Je vous laisse découvrir mon blog où vous trouverez les témoignages, anecdotes et coups de gueule d'une presque trentenaire en situation de handicap qui essaie d'attraper les instants de vie au vol ! Écrire me fait du bien et échanger encore plus ! Alors n'hésitez surtout pas à réagir... Mon message est clair: dédramatisons la maladie ou le handicap. Faisons en une force !

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 13:45

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J'ai besoin d'écrire. Besoin de mettre des mots sur ce que je ressens. Besoin de me libérer de ce poids, écrasant. Je veux écrire mais je ne sais comment exprimer ce qui est en moi. Je ne sais quels mots employer. D'ailleurs, les mots justes existent-ils pour décrire ce que mon coeur et ma tête ressentent ? Et si les mots ne suffisaient pas à me soulager ?

Je me sens vide. Comme une coquille d'oeuf. Mon corps n'est que l'ombre de lui-même. Sensation troublante de ne rien ressentir ou à l'inverse d'être complètement submergée par mes sentiments. Même face à ce clavier, je me sens impuissante. Les mots voudraient sortir mais ne trouvent pas le chemin des touches...

Je traverse une phase de grande remise en question. J'ai la tête qui pense en permanence, de jour comme de nuit. C'est épuisant. Je me demande parfois si ma tête ne va pas exploser à cause de tout cela. La vie est faite de différents chemins, pré-tracés - ou non. En tout cas, me concernant, j'ai très vite compris et intégré que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Les mois (et années ?!) défilent et j’enchaîne les obstacles à franchir sur ces différents chemins de la vie. Certains sont plus faciles à affronter que d'autres. La grande majorité d'entre eux me semble dérisoire une fois franchis et vaincus. La vie est ainsi faite, j'en ai fait mon affaire. Mais là, il s'avère qu'en ce moment, j'en bave particulièrement. Je peine à sortir la tête de l'eau. Comme l'impression de couler, emportée vers le fond.

Certains constats font mal, certains mots peuvent nous blesser au plus profond de notre être. Tel un coup de massue sur la tête. Ou même sur le coeur lui-même. Le laissant larmoyant et douloureux. Nous sommes tous plus ou moins armés face à ces épreuves de la vie. Il nous arrive de fatiguer face à ce poids sur nos épaules. Il nous arrive aussi de les affronter la tête haute, déterminé à ne pas se laisser envahir. Malheureusement, ces temps-ci, mon corps et ma tête ne parviennent plus à encaisser les choses en silence. J'ai mal. D'une douleur qui me prend aux tripes, me donnant la nausée parfois.

Il est question d'éléments indissociables à ma vie. De contraintes permanentes qui ne trouveront pas de remède. Jamais. Il est parfois compliqué de composer avec elles. De les accepter. Pourtant, je n'ai pas le choix. C'est le prix à payer pour vivre. Vivre comme tout le monde, autant que possible. Et quand ces facteurs environnants viennent à partir en miettes, à ne pas suivre le bon chemin, c'est ma vie entière qui est emportée dans la tornade. Balayant tout sur son passage. Me laissant agonisant sur le bord du chemin. Cherchant désespérément à me relever...  

Je chéris l'idée que les choses vont s'arranger avec le temps. Que ma vie va retrouver une certaine stabilité. Me permettre d'être à nouveau sereine et souriante à la vie. Je n'aime pas ces instants où le chaos parait être la seule option. Et si tout cela restait fragile pour toujours ? Et si toutes ces remises en question ne trouvaient pas de réponses ou de solutions ? Serai-je suffisamment solide pour garder la tête hors de l'eau ?  


 
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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 15:00

melanie laurent

Ces dernières semaines, j'ai enchainé (et enchaine encore...) un rythme de vie assez intense, notamment au niveau professionnel. Je ne compte plus les heures de plus effectuées chaque jour. Arriver plus tôt le matin, sacrifier la pause déjeuner, partir plus tard le soir... Et ce rythme infernal commence à avoir des conséquences directes sur ma santé. Ce constat a engendré un vrai questionnement. La question étant de savoir si cela est bien raisonnable tout ça. Le boulot, le rythme infernal. Tout ça, tout ça. 

J'ai fait le choix de travailler, comme tout le monde, à temps plein. Malgré ma situation, ma santé que certains pourraient qualifier de plus fragile que les autres, j'assure mon métier d'architecte tous les jours depuis six ans maintenant. Ce n'est pas un métier  facile. Je me dis parfois que je n'ai probablement pas choisi le bon métier par rapport à ma santé. En ce qui concerne le rythme assez intensif du travail et les horaires élastiques des journées. Sans parler du stress quotidien pour tenir les délais des dossiers, toujours plus serrés les uns que les autres. Mon coeur balance entre être raisonnable et vouloir (devoir ?) réduire mon temps de travail, ou carrément me réorienter professionnellement, dans un domaine avec moins de stress et de fatigue ou alors continuer ce métier et décider (m'entêter à penser ?) que c'est le bon choix que de travailler à ce poste ou, en tout cas, conserver le principe d'un poste à temps plein.  

Cette décision est lourde de conséquence pour moi car, voyez-vous, si je décide de réduire mon temps de travail ou de changer de voie pour faire moins d'heures, c'est accepter que ma maladie m'empêche de vivre comme je l'entends. Et ça, ce n'est pas facile à réaliser et à assumer encore moins. Pourtant je ne peux pas nier que ma fatigue est de plus en plus importante, au point de me priver de toute énergie et de courage certains jours. Mon corps ne me suis plus. Il tente bien d'allumer le signal d'alarme, je le sais. Petite tension, teint blafard, yeux cernés, muscles fatigués (vidés serait plus juste...), peau abîmée  Malheureusement pour moi, j'ai un corps qui réagit énormément à la fatigue et au stress. Quand il commence à m'envoyer des messages de la sorte, il est bien souvent trop tard. 

Alors que faire ? Laisser gagner et avancer la maladie et aller à l'encontre de tous mes choix de vie faits depuis bien des années ? Cette idée n'est vraiment pas réjouissante. Et c'est peu dire. 

J'ai cette envie de travailler, comme tout le monde, mais je fais le constat que certains jours mon corps ne tient pas le rythme, ou en tout cas, s'essouffle en essayant de le faire. J'ai ce dilemme entre le travail et ma santé. Je sais lequel des deux devrait avoir la priorité malheureusement cela n'est pas aussi simple dans la réalité. Il parait que la santé n'a pas de prix. C'est probablement juste. Alors mon choix devrait être évident. Logique. Raisonnable. Je fais un premier pas en ayant demandé à mon patron de travailler chez moi deux jours par semaine. Cela devrait déjà me faire du bien...

Voilà mon cruel dilemme: continuer à vouloir être comme tout le monde en travaillant ou accepter que la maladie me fatigue trop et m'empêche de repousser éternellement mes limites ? Serait-ce laisser la maladie gagner que de décider que je dois réduire mes heures et revoir mes ambitions professionnelles ? 
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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 12:50

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Ce weekend, un rendez-vous était fixé depuis bien des semaines maintenant. La rencontre avec une personne qui fait désormais partie de ma vie depuis ton départ si soudain et violent, il y a un peu plus d'un an. Et depuis ce jour, je suis devenue proche de ta grand mère qui a énormément de peine depuis que tu n'es plus là... Nous nous sommes liées d'amitié l'une envers l'autre. Cela ne s'explique pas mais il y a comme une connexion entre nous.

Toujours est-il que je l'ai rencontrée ce samedi après midi. J'appréhende toujours un petit peu ces rencontres car je sais que l'on va forcément parler de choses tristes mais je sais aussi que ce sera l'occasion de se rappeler les bons souvenirs, de ces moments qui faisaient de toi une femme si exceptionnelle.

Ta grand mère est une personne formidable qui a un coeur énorme et qui a surtout un grand vide dans sa vie sans toi. Sa peine est toujours aussi grande et douloureuse. Mais sache qu'elle se bat aussi chaque jour pour que la vie (sa vie) continue, malgré tout... Je la trouve forte et courageuse.

Nous sommes restées deux heures entières à discuter sans voir le temps passer. J'ai pu apprendre à la connaitre un peu mieux. Nous avons énormément parlé de toi, tu t'en doutes. Elle ne comprend toujours pas ton geste, et ne le comprendra jamais je crois. Je suis là pour lui dire qu'il faut essayer de respecter ton choix même si je dois reconnaitre que c'est bien plus facile à dire qu'à faire... En tout cas, je ne veux pas qu'elle se torture avec cela. Nous sommes toutes les deux d'accord pour dire que tu étais quelqu'un qui ne méritait pas de finir ainsi. Que tu aurais pu avoir une belle vie. J'aurais d'ailleurs eu plaisir à t'accompagner dans celle-ci en se soutenant l'une et l'autre. Ta grand mère me touche beaucoup car elle a toujours des mots gentils et sincères me concernant. Je suis ravie de la connaitre car je t'avoue que j'ai l'impression d'avoir un petit bout de toi auprès de moi  quand elle est là... Ce samedi, j'ai donc parlé de toi.

Je voulais te dire que je compte prendre soin d'elle car désormais je la considère comme une amie, que je prendrai régulièrement de ses nouvelles et que je ne la laisserai pas tomber. Compte sur moi, Delphine.

Il parait que tant qu'il y a quelqu'un pour parler d'une personne disparue, cette personne existe toujours. Alors fais moi confiance pour parler de toi encore un long moment...
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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 09:00

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Aujourd'hui, dimanche 17 Juin, les papas sont à l'honneur. J'ai particulièrement envie de dédier ce billet à mon père.

J'ai envie de vous parler de lui car il a une place toute particulière dans ma vie. Pourtant, il y a une période de ma vie où toi et moi avions du mal à nous comprendre. Le dialogue était très délicat et nous étions souvent en désaccord. Aujourd'hui, les choses ont bien changé car nous communiquons beaucoup plus. Tu es quelqu'un qui me prend comme je suis et qui ne cherche pas à me changer. Je sais que tu me comprends parfois même sans que je te dise quoi que ce soit. J'ai beau avoir presque trente, je sais que tu te fais toujours beaucoup de souci pour moi. Tu t'inquiètes pour ma maladie, il n'est pas rare que tu me dises d'être raisonnable et de penser à ma santé car j'ai tendance à souvent en faire trop, tu le sais... Les échanges que j'ai avec toi sont toujours très riches et intéressants, nous parlons beaucoup à chaque fois. Quoi qu'il se passe, je sais que je peux toujours compter sur toi. Tu es toujours là en cas de problème, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, tu voleras à mon secours. Je ne compte plus le nombre de fois où tu es venu me dépanner quand j'étais en galère. C'est vraiment quelque chose qui me rassure de te savoir présent en cas de besoin. Cela n'a pas de prix. Quand il m'arrive quelque chose d'important ou de difficile, je sais que tu ne seras jamais loin. Car tu t'investis beaucoup pour que je sois bien et que je ne manque de rien. Je n'aime pas t'inquiéter alors c'est vrai que je te préserve de beaucoup de choses et je sais que tu en fais de même pour moi. 

Alors, parce que tu es ce papa parfait. Parce que tu me prends telle que je suis. Et parce que je sais que je peux toujours compter sur toi. Je veux te dire que je suis fière d'être ta fille. Fière de ce que tu m'apportes et m'apporteras encore. Et fière de ce que je suis aujourd'hui grâce à toi et à ton combat depuis bon nombre d'années pour que je vive le plus normalement possible. Je veux te dire que tu as réussi et que je suis heureuse aujourd'hui. Bonne fête mon papa.

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 13:20

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Cette période actuelle est riche en réflexions et divers questionnements. Je vous en parlais ici. Pour vous expliquer un peu, je suis Madame question ou plus précisément Mme remise en question, c'est un mode de vie chez moi ! Alors, parfois c'est une bonne chose me direz-vous mais c'est surtout super épuisant en finalité. Parce que ne pas se contenter de subir les choses mais plutôt vouloir les vivre à fond demande une énergie considérable. J'ai toujours fonctionné au sentiment. Quand je donne ou quand je me donne, je le fais à fond. Cette tendance a pu être parfois autodestructrice par le passé. J'entends par là que j'ai parfois beaucoup donné pour ne pas ou rien recevoir en retour et cela fait mal. Sans pour autant vouloir recevoir à la virgule près l'équivalent de ce que j'ai donné, j'estime quand même qu'il y a un minimum syndical. Comprenez là que les choses ne doivent pas être uniquement à sens unique. Je suis quelqu'un de généreux et cela m'est arrivé de me dire que certaines personnes ont pu en profiter... Je pense notamment à certaines amitiés passées où je m'étais beaucoup investie pour au final, au bout de dix ans, me rendre compte que ces gens là ne savaient pas qui j'étais et surtout ne me comprenaient pas. J'avoue que depuis, j'ai sans doute appris à penser un peu plus à moi, sans pour autant délaisser mes ami(e)s, les vrai(e)s. Sans doute dans un besoin de me préserver pour ne plus (trop) souffrir.

Je réfléchis aussi pas mal à mon avenir. Et de la nécessité de faire de ma vie, quelque chose qui me plait. De ne pas laisser mes envies de côté. Parce que je sais que je réaliserais dans quelques années que c'était une belle connerie. Alors, je ne crois pas aux contes de fées, je ne suis pas une princesse, ça je le sais. Pour autant, je dirais que j'ai plutôt des rêves relativement accessibles. Par exemple, j'ai un rêve somme toute assez banal: me lever tous les matins pour faire un métier qui me plait, où je m'épanouirais, où j'arriverais chaque jour avec le sourire, avec l'envie de réaliser de belles choses, sans trainer les pieds... Parce qu'aujourd'hui, ce rêve m'occupe l'esprit chaque matin, une fois les yeux ouverts et que je réalise que je n'ai pas envie de me lever car je ne sais que trop bien ce qui m'attend au bureau. Alors, évidemment je me pose cette question existentielleQue voudrais-tu faire d'autre dans la vie ? Est-ce ton métier actuel qui t'ennuie ou simplement la structure dans laquelle tu travailles ? Pourquoi tu ne te mets pas des coups de pieds aux fesses pour chercher ailleurs plutôt que de te plaindre de ce que tu as? J'y ai longuement pensé et ma réponse est simple: j'ai peur de changer. Peur de me retrouver sur le marché du travail avec un CV en soit pas trop dégueulasses (six ans dans la même boite, ce qui est plutôt rare dans ma profession) mais, MAIS, avec une difficulté majeure qui est de trouver un lieu de travail accessible aux fauteuils roulants, où l'employeur est à l'aise avec cela et ne te fais pas sentir comme une extraterrestre, où tu es autre chose qu'un quotas de personnes handicapées à embaucher... Alors, pour le moment, et depuis pas mal de mois, je cède à cette peur et ne fais rien pour changer de travail. Pourtant, ce ne sont pas les envies qui manquent croyez moi, bien au contraire...

Je me pose aussi ce qu'est pour moi la notion de couple. Quelles en sont ses valeurs, mes valeurs ? Un couple est bien l'union de deux personnes qui s'aiment mais c'est surtout, et avant toute chose, deux êtres distincts l'un de l'autre, ayant chacun leurs personnalités et leurs envies. Il est indispensable que chacun y trouve son compte et y soit libre de s'exprimer. Pour moi, la communication dans un couple est indispensable. Pourtant, il y a bien des moments où il est plus aisé que d'autres de communiquer mais surtout de se comprendre. J'ai souvent pu remarquer qu'au sein d'un couple, une même situation peut être vécue de manière très différente par l'un et l'autre (et c'est souvent là que s'affirme nettement la différence entre homme et femme...). Ce qui engendre parfois des souffrances et des moments de profonde solitude. Ce n'est que ma vision des choses, d'autres penseraient autrement, je m'en doute. D'où une profonde réflexion sur le sujet dernièrement. Un couple a t-il besoin de toujours être d'accord sur tout ? Faut-il être toujours sur la même longueur d'onde ? N'est-ce pas plutôt enrichissant de se dire qu'on n'est pas toujours d'accord sur tout et que cela engendre des discussions à deux des plus intéressantes par la suite ? Est-il possible d'avoir toujours envie des mêmes choses au même moment ? Et une dernière chose, être en couple, veut-il nécessairement dire vivre ensemble 100% du temps ? Parce que personnellement, j'apprécie d'avoir le temps en couple et le temps où nous sommes l'un sans l'autre (pour des périodes plus ou moins longues...) Et, ce qui ressort de mes grandes réflexions, c'est que je pense que l'un ne peut pas bien fonctionner sans l'autre. Je m'explique: à trop être collés l'un à l'autre, la possibilité d'être bien avec soi même, sans vivre à travers et pour l'autre, sous entend d'avoir du temps pour soi, du temps où il est question d'égoïsme sans doute. Mais tout cela dans le but de se retrouver à deux le moment venu en étant la tête vide de toutes tensions. Je trouve qu'être trop avec l'autre peut avoir un côté oppressant. Je ne dis surtout pas que la vie à deux est incompatible ou impossible, bien au contraire. Je dis plutôt que pour que cela fonctionne bien, il faut aussi savoir penser à soi, pour mieux profiter de l'autre. Sachez bien que je n'ai pas toujours tenu ce discours là, il y a bien des années, je vous aurais plutôt dit que je ne concevais pas de passer une soirée sans mon homme ou d'avoir envie de faire des choses sans lui. Aujourd'hui, j'ai appris à aimer la solitude, à m'y sentir bien, à savoir faire des choses pour moi, sans culpabiliser. Et j'ai surtout appris à assumer le fait que ce n'est pas grave de ne pas être toujours l'un près de l'autre et d'en avoir besoin.

Je terminerai avec une réflexion que j'ai eu très récemment sur le monde de la blogosphère et ses différentes addictions. En effet, vous ne me contredirez pas si je vous dis que bloguer et lire les blogs de chacun(e) (en particulier sur le support Hellocoton) a un côté très addictif. Ma réflexion concernait surtout le fait qu'il se passe un phénomène étrange dans cet univers là: on échange et on partage avec des gens que l'on a même jamais rencontrés. Et plus que cela, on s'attache à ces personnes. Et oui. Mais cet attachement, je le trouve un peu 'dangereux' (nuancez beaucoup ce mot, surtout...) car il ne faut pas oublier que ce monde est 'virtuel', j'entends par là, que certaines relations le resteront pour toujours. Alors bien sûr, cela n'enlève en rien la qualité et l'intérêt de ces échanges, bien au contraire ! Les rencontres y sont formidables et enrichissantes. Je dis juste qu'il est essentiel de prendre conscience de cette différence qu'il peut y avoir avec la vie réelle. Car, du jour au lendemain, tout peut s'arrêter. Les gens changent, évoluent ou prennent de la distance par rapport à leur blog et en un instant, ces personnes disparaissent de votre vie. Et mon petit coeur sensible n'aime pas trop souffrir de cela ou en tout cas, désormais, il s'en préservera... 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 09:00

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Aujourd'hui, dimanche 3 juin, c'est une journée un peu particulière. Le jour où les mamans sont à l'honneur. Alors ce billet sera tout particulièrement dédié à la mienne. Parce que c'est important d'avoir une maman auprès de soi tout au long de sa vie.

Ma maman l'est et l'a toujours été. Bien sûr, cette relation a évolué au fil des années. Voilà presque trente ans qu'elle m'accompagne dans les épreuves de la vie: les bonnes comme les moins bonnes. Car je dois reconnaître que je suis tout à fait consciente que certaines années ont parfois dû être pénibles et douloureuses pour toi en tant que maman. Je sais que l'annonce de ma maladie quand j'étais jeune a laissé une trace indélébile dans ton coeur de maman. Pourtant, tu t'es toujours battue pour moi, pour que je sois bien. Que je ne manque de rien. Tu as toujours pris le temps de m'accompagner à chacun de mes rendez-vous à l’hôpital. Pris le temps de me soutenir à ta manière quand ces heures là me laissaient le coeur en peine. Tu m'as laissé avoir mes propres combats, mes propres chemins vers l'acceptation du handicap, à mon rythme. Tu n'étais jamais loin, toi la maman inquiète. Pourtant, il y a eu un âge où toi et moi avions plus de difficultés à communiquer et à nous comprendre. Je pense à la période de l'adolescence où, de toutes façons, on rejette à peu près tout. A cette époque, je n'ai pas su voir que, malgré les conflits, tu étais là pour moi. Je ne l'ai réalisé qu'il n'y a que quelques années. Quand j'ai compris un jour que si j'en suis là où j'en suis dans ma vie d'adulte, c'est aussi grâce à toi. Car tu m'as donné les armes pour affronter cette vie qui peut être si dure parfois. Tu ne m'as jamais considérée comme quelqu'un de différent et cela m'a rendue forte, j'en suis convaincue. Au point qu'aujourd'hui, je me surprends à me dire que j'ai parfois tendance à occulter le fait que je suis malade car j'ai appris à grandir en passant outre. 

Aujourd'hui, je suis une adulte et pourtant j'ai encore besoin de toi. Pas autant que par le passé lorsque j'étais enfant ou ado. Mais tu as une place à part entière dans ma vie. Dans une relation d'adulte à adulte. Cela me plait bien. Nous ne nous appelons pas tous les jours, au contraire. Pourtant, je sais que si j'ai besoin d'un coup de main ou si j'ai besoin de quelque chose, tu répondras présente. Et c'est bien là l'essentiel. Le vendredi que tu es venue passer chez moi il n'y a pas longtemps était très sympa. Je me suis dit qu'il serait agréable de faire cela plus souvent. Des instants mère - fille où chacune y va de ses petites confidences. 

Tous ces mots pour te dire qu'aujourd'hui en particulier et tous les autres jours de l'année, je suis fière que tu sois ma maman. Je te souhaite une bonne fête.

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 19:26

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Depuis quelques temps, je sais que j'ai envie de venir te voir. Mais sans avoir pris le temps de le faire... Hier matin, une fois les yeux ouverts, j'aperçois le soleil à travers le volet et je ne sais pas pourquoi ma première pensée a été de me dire 'Aujourd'hui, j'y vais...' Alors je me prépare rapidement, j'avale un bol de céréales avant de sortir. Me voilà donc en chemin pour te rejoindre. Je pars le coeur léger, souriante, en me disant que cela va me faire du bien de te parler, que cela fait un moment que j'y pense... Et puis, plus je me rapproche, plus une sensation lourde m'envahit. Je franchis l'entrée, je traverse ces nombreuses allées pour te rejoindre, je t'aperçois au loin pour enfin arriver à ta portée. Je suis d'ailleurs surprise de trouver ces allées en question plutôt bien fleuries. Je me dis que beaucoup de monde se rend ici et que c'est une idée qui me plait.

Je suis là face à toi et je me retrouve submergée par une vive émotion. De voir, pour la première fois, ton nom et ton prénom gravés sur cette pierre avec ces deux années indiquées: 1981-2011. Là, mon coeur se serre, ma poitrine est comme oppressée. Je prends conscience que je suis venue te voir mais que tu n'es plus là. Je veux dire que tu n'es plus de ce monde. Alors bien sûr, tu es dans mon coeur. Eternellement. Mais tu n'es plus de ce monde. Et cette simple pensée, cette réalité brute, me font monter les larmes aux yeux. L'esprit a cette capacité d'occulter les choses, les idées qui ne lui plaisent pas. Je me surprends encore à me dire qu'il faudrait que je t'appelle, qu'on se voit pour se raconter nos petites histoires. J'en viendrai presque parfois à composer ton numéro. Et puis, la seconde d'après, je me résigne. C'est impossible. Plus jamais.

Hier, malgré ma peine, je voulais te parler. Te donner de mes nouvelles car je sais que là où tu es tu m'observes et que tu veilles sur moi. Je suis venue te dire que tu me manques, chaque jour. Que j'espère que tu vas bien. Te dire que de mon côté, tout va bien. J'avais envie de te raconter les dernières nouvelles, du tri que j'ai récemment fait dans ma vie et dans mon entourage. Que cela m'a d'autant plus rappelé ton absence cruelle dans ma vie. Toi, ma très chère amie...

Je suis venue te dire aussi que je ne t'oublie pas. Que je ne t'oublierai jamais. Que même si je ne viens pas chaque semaine, tu es dans mes pensées très souvent, que tu es même d'une certaine manière chez moi. Tu sais de quelle manière. Te dire aussi que j'entends souvent ta voix et ton rire raisonner. Parfois, une femme dans la rue me rappelle à ton souvenir tellement la ressemblance est frappante. Ces moments là me laissent d'ailleurs toujours une étrange sensation. 

Ton absence est pesante pour beaucoup de monde ici. Et certaines personnes ne comprennent pas ton geste et ne le comprendront probablement jamais. Pour ma part, j'apprends doucement à respecter ton choix de nous quitter, même si c'est douloureux. Sache en tout cas que tu as ici bas une amie, de celles qu'on a pour la vie.

Je suis venue te dire de prendre soin de toi et que j'en ferai autant. 
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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 18:10

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Aujourd'hui est un jour un peu particulier dans ma famille. Je ne vous en ai jamais parlé mais je suis l’aînée d'une fratrie de trois enfants. Et le petit dernier c'est mon 'petit' frère - pas petit par la taille au contraire (il me dépasse de deux têtes) mais y'a pas les années ont beau passer, je le considère toujours comme mon petit frère - sept années nous séparent

Et aujourd'hui est le jour où il est parti loin de nous pour continuer ses études. Oui, il sera désormais à plus de 600 km de moi, de nous... Et je trouve ça super chouette pour lui, même si la soeur que je suis serais tentée d'être égoïste et de lui dire que ça serait mieux qu'il reste près de moi. Non, ce séjour loin de nous, sa famille lui fera le plus grand bien, j'en suis convaincue.

Pourtant, ce départ me bouscule plus que ce que j'aurais pu imaginer. Nous nous sommes vus vendredi soir pour un repas de famille et j'avais prévu, ce soir là, de te dire plein de choses, de te dire tout ce que j'avais sur le coeur. Mais voyant la fin de soirée arriver, et prenant conscience que les minutes approchaient avant les 'au revoir', j'ai paniqué, j'ai eu peur de craquer (et je ne le souhaitais pas car je voulais que toi tu partes le coeur léger...) Donc, ce soir là, je me suis contentée de te souhaiter bon courage pour ta nouvelle installation et de te demander de me donner de tes nouvelles dès que tu seras arrivé.

Seulement, on est bien loin de tout ce que j'aurais aimé savoir te dire. Alors je choisis de te dire ces choses, ici et maintenant.

Je te dirai tout d'abord que je regrette déjà les samedis midi où on avait pris l'habitude que tu viennes déjeuner à l'appart et où on cuisinait ensemble de bons petits plats. J'aime aussi par dessous tout quand ces déjeuners se prolongent en mini weekend passé chez moi et que tu restes dormir, ce qui nous permet de passer des heures entières à discuter. Ces moments là me manquent déjà.

Je te dirai aussi que j'aime être ta grande soeur et que parfois j'ai l'impression que c'est toi mon grand frère car tu as un grand recul sur certaines choses de la vie, malgré ton jeune âge... Tu es toujours de bon conseil quand j'ai besoin de me confier à toi, que quelque chose me contrarie et que j'ai besoin que tu me dises ce que tu en penses. Tu me prends comme je suis et tu me comprends. Et de ça, je dois te remercier, car peu de gens le font de cette manière là...

Je te dirai aussi que tu es un battant, tu te bats pour obtenir ce que tu veux dans la vie. Ton récent diplôme en est la preuve. Tu manques souvent de confiance en toi et je crie haut et fort que tu ne devrais pas. Tu as énormément de qualités et moi, ta grande soeur, j'aimerais le faire entendre au monde entier car trop de monde ignore ta force et ta grande sensibilité. Tu as les yeux grands ouverts sur tout ce qui peut se passer autour de toi. Tu n'es pas un grand bavard mais je préfère à la limite car les fois où tu prends la parole de grandes phrases sortent de ta bouche. En tout cas, moi, tu m'épates toujours

Je te dirai aussi que je serai toujours là pour toi même si beaucoup de kilomètres nous séparent désormais. Que quoi qu'il arrive, tu peux compter sur moi. Tu pourras toujours partager avec moi tes joies, tes doutes, tes peines. N'hésite jamais.

Je te dirai aussi une chose que je te dis trop rarement: je suis fière de toi, fière de ce que tu es et fière de l'adulte que tu es en train de devenir. Ce départ si loin pour tes études me le prouve. Tu grandis. Toi, mon petit frère pour la vie.

Et pour conclure, je te dirai enfin que je te souhaite de t'épanouir là où tu es désormais pour un an et demie. Je sais que je te retrouverai transformé, grandi et plus fort de cette expérience. Alors bien sûr tu rentreras de temps en temps nous voir et je me languis déjà de te revoir pour que tu me racontes tout ça ! En attendant, profite à fond de ces instants qui te donneront les armes pour ta vie d'adulte, ton avenir. 

 

Avec beaucoup de pudeur: ta grande soeur.


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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 15:20

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J'aborde ici un événement qui s'est passé il y a un peu plus d'un an, en début d'année 2011. J'avais pris le parti de ranger cela dans un coin de ma tête, et d'éviter au maximum d'y repenser parce que c'est trop douloureux. Mais hier soir, j'ai eu à me replonger la tête la première dans ces souvenirs si redoutés...

Nous sommes le mardi 18 janvier 2011, fin de journée. Je suis fatiguée, longue journée commencée très tôt car je partais en déplacement pour la journée sur Paris avec mon patron pour le boulot. Il est 18h, comme tous les jours, je fais le trajet seule de mon bureau à mon domicile à pieds (enfin, en fauteuil...) Donc ce jour là, à cette heure, il fait noir et froid et je quitte le bureau pour rentrer chez moi. Je fais le même trajet, traverse les mêmes rues à chaque fois. Sauf que visiblement, le sort avait décidé que quelque chose viendrait enrayer cet engrenage si bien huilé... 

Je suis à deux cents mètres de mon bureau, à un carrefour. Les rues sont chargées, c'est l'heure de pointe, tout le monde rentre chez lui. A ce carrefour donc, regard à gauche, la voiture s'arrête pour me laisser passer. Regard à droite, la voiture est loin, j'ai le temps de traverser. Sauf que, non, je ne l'avais pas. Le conducteur ne m'avait visiblement pas vue et est arrivé à mon niveau à pleine vitesse. Résultat, il ne freine qu'au dernier moment. C'est inévitable: le choc. Je me fais percuter, voiture contre fauteuil roulant. Voiture: 1 - Fauteuil: 0.

C'est à cet instant très précis, avant le choc, que j'ai vu ma vie défiler sur des secondes qui paraissent des minutes. Pourtant, cet instant, en réalité, est très furtif. Au moment où j'ai tourné la tête à droite et que j'ai vu cette voiture foncer sur moi, j'ai su. J'ai su qu'il était trop tard et que je ne pourrai rien y faire: avancer, reculer, freiner, peu importe, les dès étaient lancés. Je me souviens avoir ressenti comme un vide en moi, comme un trou qui m'aspire. J'ai eu des images plein la tête, les idées se bousculaient. Le temps est comme suspendu... 'Et si c'était la fin ?'       'A qui je manquerai ?'    'Comment mes proches prendront la nouvelle ?'    'Je suis trop jeune, ce n'est pas mon heure !'    'Merde, j'ai peur.'

Et puis, d'un coup, le temps s'accélère, comme si la vidéo avait été remise sur marche. Et là, ça se bouscule. Ma première pensée est de constater que je ne suis pas tombée. Je lève la tête et je vois plein de monde autour de moi. Je suis en plein milieu de la route, de travers. Cela s'est vraiment joué à quelques bricoles près pour que je sois par terre. Je demande un coup de main pour me redresser et cherche à rejoindre le trottoir pour me mettre à l'abri de la circulation. Je suis un peu sonnée.

Je vous passerai les détails sur le conducteur et sa femme qui m'ont insulté et m'ont dit que tout était de ma faute. Bref. 

Les pompiers arrivent très vite, à ce moment, très franchement, je n'ai mal nul part, j'ai juste eu très peur du choc. Les pompiers insistent pour m'emmener aux urgences, ils sont obligés de le faire. Trajet en ambulance, mon baptême. Attente à l'hôpital, rencontre du médecin, prescription médicale. 22h, me voilà rentrée à l'appart. Épuisée, je me couche, plutôt chamboulée par les derniers événements...

Le lendemain, là, le décor est tout autre. Je suis complètement bloquée du dos et j'ai des douleurs épouvantables. Fallait s'en douter, c'était forcément trop beau hier... Je fais donc passer mon médecin traitant. Résultat: une semaine d'arrêt de travail, repos maximum en restant allongée le plus possible et pas mal de cachets pour combattre la douleur. Je vous fais la version courte mais j'ai été, au final, trois semaines en arrêt de travail tellement la douleur était insupportable et chaque mouvement juste impossible. Autant vous dire, que mon quotidien a été bien bousculé par tout ça. Plus question de faire passer les auxiliaires de vie aussi souvent que d'habitude puisque chaque manipulation me demandait un effort et une lutte infernale contre cette p***** de douleur

J'appréhendais beaucoup de refaire cette route à pieds en reprenant le travail mais je savais que c'était une première étape importante à franchir. Comme on dit, quand on tombe de cheval, il faut très vite remonter. Je faisais ces premiers trajets accompagnée par mon homme pour me rassurer. Et puis, un jour, je décide que ça suffit et qu'il faut affronter ça, seule, comme une grande !

Aujourd'hui, si je ressens le besoin de vous en parler, de l'écrire, c'est parce que je pensais cet incident 'classé', et j'entends par là, que mon esprit avait tourné la page, mais j'ai constaté hier soir que ce n'était pas le cas. C'est une blessure encore à vif. Et je souhaite, aujourd'hui, et une bonne fois pour toutes, clore ce dossier, si je puis dire, et le faire appartenir au passé. Hier soir, donc, j'avais rendez-vous avec le médecin missionné par mon assureur pour déterminer si mes blessures liées à l'accident peuvent être considérées comme 'consolidées'. Il s'avère que non, et ce, pour plusieurs raisons. La première raison est physique puisqu'aujourd'hui, plus d'un an après l'accident, j'ai toujours mal au dos, là où avant cela n'arrivait jamais. Et la deuxième est d'ordre psychologique car subir ce genre de choc laisse des traces, je reste angoissée par rapport à cela. Avoir à reparler en détails de tout ce qui s'était passé ce mardi 18 janvier à ce médecin hier m'a fait réaliser que cela m'a réellement beaucoup perturbée au point de ressentir des angoisses et d'avoir les larmes qui coulent sur les joues sans même le vouloir ou le contrôler... Alors, non, je ne suis pas guérie. Et pour cette raison, il sera probablement établi que le conducteur devra me dédommager. J'ai besoin de pouvoir mettre des mots sur les choses et qu'on reconnaisse qu'effectivement, traumatisme il y a eu.

Ce que je retire de tout cela au final, c'est d'avoir pris conscience que tout ne tient qu'à un fil en fait, la vie, le destin... Ce jour là, les conséquences auraient pu être tout autres, bien plus graves. Dramatiques mêmes. Mais aujourd'hui, je suis là, je vais (presque) bien et je me dis que j'ai eu de la chance. Oui, appelons ça, comme ça: de la chance. Comme un signe que la vie m'aurait envoyé pour m'indiquer de plus (ou mieux ?) profiter de chaque instant, de transformer cette vulnérabilité en force, en envie de vivre de belles choses quoi qu'il puisse arriver... Alors, aujourd'hui, à cet instant précis, je dis adieu à ces mauvais souvenirs, à ces souffrances, en les considérant comme partie intégrante du passé, de mon histoire. Adieu, donc.
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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 21:19

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Depuis des années, je range des petites choses (carnets de voyage, lettres, photos, petits objets...) dans une 'boite à souvenirs' que je conserve précieusement dans le coffre de ma chambre. Je ne l'ouvre que très rarement parce que je me dis toujours qu'il y a, à l'intérieur, des choses que je ne veux (peux) pas jeter mais que je n'ai pas spécialement besoin ou envie de voir régulièrement. Tout cela vient du passé. Et donc, lors de mon rangement d'appart, je tombe sur un petit objet, je ne sais pas où le ranger... 'Et pourquoi pas dans ma boite à souvenirs ?' Me voilà donc partie dans ma chambre, j'ouvre cette fameuse boite, ignorée depuis de longs mois. J'y dépose l'objet. La tentation - vous l'imaginez - est trop forte et je ne résiste pas: je fouille. C'est là que j'ai aussitôt regretté ce geste. Une photo. Planquée tout en dessous, cachée sous une pile de lettres et de carnets. Une photo de moi. Sa seule vue me coupe le souffle. Littéralement.

Je vous explique. Depuis une paire d'années, je ne marche plus et ne me mets plus debout. Je me déplace donc en fauteuil roulant électrique. Oui, avant je marchais. Et vous voyez, cette chose là j'ai tendance à l'oublier ou, en tout cas, à ne pas y penser tous les jours. C'est comme ça, c'est acquis. Et sur cette fameuse photo, retrouvée au hasard, je suis... debout. Je ne sais pas vous expliquer pourquoi mais la simple vue de cette photo, de cette fille debout m'a complètement bouleversée. Le souffle court. Le choc, vraiment. Plein de phrases me traversent l'esprit 'C'est moi ?!'   'Putain c'était quand ?'   'La vache, je ne m'en rappelais plus.' 
Et très vite, la claque. Pour moi, c'est très clair, j'ai l'impression que ce n'est pas la même vie. Pas la même fille. Pourtant personne ne s'y tromperait: c'est bien moi, on me reconnait bien. Mais je sais au fond de moi, que cette photo fait partie du passé, le mien en particulier. Et mon coeur est triste à cette idée. Il y a la vie 'avant' et la vie 'après'. En tout cas, c'est mon sentiment. Comme une cassure.

Cette photo toujours en main, je ne sais (veux) pas la lâcher. Un simple cliché en noir et blanc m'a projetée presque dix ans arrière. C'est à la fois proche et si loin... Loin parce que je ne me voile pas la face, ce passé est définitivement mort. Cette période de ma vie était très riche en émotions - bonnes et mauvaises. J'étais à l'âge où les moqueries étaient nombreuses et douloureuses de la part des autres. Mais aussi à un âge où malgré tout, tout paraissait possible - aaaaah la naïveté de la jeunesse... Mais cela me parait proche également parce que je ne vois pas les années passer et j'oublie que le temps passe et que cela fait des années déjà que je ne marche plus.

Je ne vais pas vous dire que ma vie aujourd'hui - dans ma situation actuelle - ne me plait pas. Je vous dirais plutôt que le passé m'a rattrapé à travers une simple photo. C'est une partie de moi, de mon histoire que je n'oublie pas, mais il faut avancer dans la vie et se construire au fil des événements. L'important est d'aller de l'avant !

Deux choix s'offraient à moi ce soir là: ranger cette photo bien au fond de la boite, pour l'oublier. Ou alors, au contraire de l'assumer et l'afficher sur mon panneau photos que j'adore croiser chaque jour chez moi. J'ai choisi la deuxième option.
Cette photo fait partie de moi.
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