
Voilà un moment que je n'ai pas écrit ce genre d'article sur le blog. Mais là j'avoue que le moment est venu. Tellement de choses à dire. Tellement de choses qui se bousculent dans ma tête, dans mon cœur. Parce que quand on touche à ma liberté, je souffre. Je souffre parce que ça me rappelle que malgré tous les combats que je mène au quotidien, je n'ai pas la même vie que les autres. Et non, tout simplement parce que j'ai besoin d'aide au quotidien pour pas mal de choses. D'habitude, ce n'est pas forcément quelque chose qui me pèse. J'ai une organisation telle que je fais tout mon possible pour vivre. Tout simplement. Mais juste un peu différemment des autres. C'est tout.
Mais tout ça devient compliqué quand une des auxiliaires de vie qui est censée être là pour me faciliter la vie, me met au contraire des bâtons dans les roues. Pour la petite histoire, cette personne que l'on nommera B. dans le récit est arrivée dans mon équipe il y a à peu près quatre mois. Elle est venue compléter mon équipe existante de deux auxiliaires de vie. Au départ, elle s'est présentée comme quelqu'un de dynamique. Moi, ça m'allait bien. J'aime avoir des gens autour de moi qui ont la même énergie que moi. Se faire aider au quotidien, oui. Mais dans la bonne humeur et avec le sourire, c'est mieux. Les semaines ont passé et B. a eu du mal à prendre ses marques. Je me suis dit qu'elle avait peut-être besoin de plus de temps que les autres pour être opérationnelle. J'ai donc pris mon mal en patience, et ce malgré de nombreuses maladresses de sa part.
Et puis, au bout d'un mois et demi, ma patience a commencé à s'effriter. Petit à petit. Morceau par morceau. J'ai réalisé que je ne retrouvais pas du tout chez elle le côté dynamique qu'elle m'avait annoncé. Au contraire. Mais aussi, et surtout, que son manque de confiance en elle et ses nombreuses erreurs commises pendant les interventions commençaient sérieusement à avoir des conséquences sur moi. S'en est suivie une discussion franche avec elle où elle m'a garanti qu'elle allait faire des efforts et qu'elle allait y arriver. Qu'elle s'en sentait capable. Ne voulant pas qu'elle perde son boulot, je lui ai laissé sa chance. J'ai donc repris le temps de tout lui expliquer. Les gestes, les habitudes, les indispensables. Point par point. Calmement. Il faut savoir que toutes ces choses me demandent un temps considérable mais surtout une énergie folle. Normalement, ce n'est pas si compliqué d'intégrer une nouvelle auxiliaire de vie dans mon équipe.
Pour être honnête avec vous, les choses se sont améliorées durant deux ou trois semaines. Maximum. J'ai donc eu un peu de répit. Et puis, assez vite, les mauvaises habitudes ont repris le dessus. Elle était toujours aussi maladroite. Je vous jure, les mots ne suffiraient même pas pour vous décrire dans son intégralité le personnage. B. est quelqu'un qui fait des conneries en permanence. Des plus grosses qu'elle. Il faut toujours avoir un œil sur ce qu'elle fait. Et puis, la goutte d'eau ça a été le matin où elle est arrivée avec près de 40 min de retard. Impossible de la joindre, pas un message de sa part pour me prévenir. Et en arrivant, à peine une explication. Elle s'est même risqué à sous entendre que ce n'était pas trop grave puisque je travaillais de chez moi ce jour là. Oui, sauf que travailler de chez soi ne sous entend pas ne pas se lever le matin et ne pas être prête à l'heure. Je vous jure qu'heureusement que je n'avais pas mon train pour aller au boulot derrière parce que sinon je le loupais.
C'est ce jour là qu'elle a perdu ma confiance, en fait. J'ai pris conscience que ce n'était pas une personne fiable. Et qu'elle ne prenait pas au sérieux le rôle qu'elle avait à jouer auprès de moi. Ces dernières semaines, les choses se sont considérablement dégradées. Au point que je ne peux plus compter sur elle. Une des personnes de l'équipe a été souffrante la semaine dernière et une autre fois il y a une quinzaine de jours. B. a donc été sollicitée pour la remplacer. La première fois, elle a prétendu ne pas avoir reçu les messages. Mais quand je lui ai demandé de vive voix par téléphone, elle s'est contentée de dire qu'elle ne viendrait pas. Et la deuxième fois, elle a prétexté avoir plein de rendez-vous et a refusé chacun des remplacements. Je précise que B. habite à 2 min à pied de chez moi et qu'elle n'a que moi en cliente. Elle n'a donc pas un planning saturé. En agissant de la sorte, elle me met en danger. Je n'ai pas le choix de solliciter de l'aide au quotidien. Je ne peux pas me débrouiller seule. Que je le veuille ou non, je suis dépendante de l'aide d'une tierce personne. Alors, elle n'a pas le droit de jouer avec cela. Le plus terrifiant dans l'histoire, c'est qu'elle arrive le lendemain le sourire aux lèvres, comme si il ne s'était rien passé. Sans même se préoccuper des conséquences de ses actes.
Je vous disais plus haut que je souffre quand on touche à ma liberté. Mais en fait, je suis surtout en colère. Oui, une colère que peu de choses peuvent déclencher chez moi. Elle est permanente, brulante. Et elle me donne envie d'hurler au monde entier que ce n'est pas juste. Qu'on n'a pas le droit de se comporter de la sorte avec quelqu'un sous prétexte qu'il a besoin d'aide. J'ai envie d'hurler qu'on n'a pas le droit de profiter de la « faiblesse » d'une personne et de se sentir tout puissant la concernant juste sur ce prétexte là. Ce prétexte de dépendance qui justifierait que l'on oublie en chemin qu'il est question de respect. De respect de l'humain. Quelle que soit sa situation. Quelle que soit sa condition. Aujourd'hui, je regrette de lui avoir laissé sa chance. D'avoir perdu mon temps, mon énergie à la former. Je n'aurais pas du. Ça m'apprendra.
Ce que B. ignore, c'est que je ne suis pas quelqu'un qui se tait. Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse faire. J'ai déjà donné par le passé et cela ne m'a jamais rien apporté de bon. Aujourd'hui, B. se croit intouchable. Toute puissante. Elle croit qu'elle peut agir de la sorte. Avec le sourire. Comme si de rien n'était. Sans conséquence derrière. Mais elle se trompe. Tout cela n'en restera pas là. Ce combat, je le mène en mon nom, bien sûr. Mais aussi au nom de tout ceux qui ne peuvent pas se défendre. Toutes ces personnes qui ne sont pas en mesure de s'exprimer et de relater ce genre d'abus. Ou qui n'osent pas le faire. Ou pire encore, qui croient que c'est normal. Que l'on ne mérite pas d'autre traitement lorsque l'on est dépendant.
♥ ♥ ♥
Je suis désolée, cet article est un peu long. Je remercie ceux qui ont eu le courage de le lire jusqu'à la fin. Quand il est question de liberté et de dépendance, je ne peux pas me taire. C'est un sujet trop important, trop sensible pour ça. Alors, je vais vous demander de partager cet article, d'en parler autour de vous. Parce qu'il faut que les gens sachent que ce sont des choses qui existent. Bien trop souvent. Et j'ai le doux espoir qu'en sensibilisant les autres à cette cause, on pourra peut-être faire bouger les choses...
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