Hier soir, j'ai reçu des amis à dîner. J'ai eu envie de dresser une belle table. C'était donc l'occasion de sortir de mon placard mes jolis verres à vin. Ces verres, ce sont les verres de ma grand mère. Je pense toujours très fort à elle quand ils sont de sortie pour une occasion particulière. Je sais que là où elle est, elle doit sourire de me voir les utiliser.
Et puis, ce matin, lendemain de soirée, il a fallu tout débarrasser. Mon auxiliaire de vie m'a donné un coup de main. Ces verres étant fragiles, je lui précise qu'il faut en prendre grand soin parce que j'y tiens énormément. Elle les lave donc à la main, au lieu de les passer au lave vaisselle. D'un coup, j'entends un "Élodie, je crois que tu vas me tuer..." Ça n'a pas loupé, en essuyant un des verres, elle l'a cassé. En trois morceaux.
Ce simple "incident" m'a complètement bouleversée. Ce simple objet, ce verre a vin représentait pour moi comme une partie de ma grand mère. Et en le voyant cassé, mon cœur s'est serré. Cela a beau faire presque deux ans qu'elle nous a quittés, je me rends compte ce matin que c'est encore très difficile pour moi de savoir qu'elle n'est plus là.
J'ai plein de petits objets dans l'appartement qui viennent d'elle et qui me font sourire à chaque fois que je les regarde. Elle collectionnait les Bécassine et j'en ai récupéré quelques unes d'entre elles. Notamment, une tirelire. J'ai pris l'habitude de garder de côté toutes les pièces rouge de monnaie. Je les mets dans cette tirelire et à chaque fois que je glisse les pièces dedans, j'ai une pensée pour ma grand mère.
Ce n'est jamais facile de perdre un proche. Un membre de sa famille, en particulier. Dans ce cas là, on s'accroche aux objets leur ayant appartenu. Ils sont là pour laisser encore comme une présence. Des souvenirs particuliers. Des anecdotes. Alors, ce verre cassé m'a enlevé une partie d'elle et me laisse le cœur en peine...