Récemment, mon quotidien a beaucoup changé. De manière considérable et c'est peu dire. En effet, pour ceux qui n'ont pas suivi, j'ai perdu mon boulot depuis deux semaines suite à un licenciement économique. Forcément, ne plus devoir se rendre chaque matin au bureau change beaucoup de choses. Et je dois dire que ce changement, j'ai encore beaucoup de mal à m'y faire.
Pour occuper ce temps qu'il m'est donné d'avoir, j'ai décidé de faire plein de choses. Je sors de chez moi pour rejoindre des amis. Je fais un peu les magasins. Je suis retournée plusieurs fois au cinéma. Il s'avère que je fais ces activités en journée et en semaine. Et voyez-vous c'est là que se pose ma difficulté. Je ne suis pas habituée à être en ville en plein milieu de journée, alors que d'habitude à cette heure là, j'étais au bureau. À chaque fois que je me fais cette remarque, je suis très mal à l'aise. J'ai l'impression de ne pas être à ma place. De ne pas être légitime, quelque part.
Et faire ce constat me renvoie bien souvent à cette nouvelle situation qui est la mienne : demandeuse d'emploi. (Je m'oblige à ne pas trop utiliser dans mon vocabulaire le mot chômeuse. Je m'y fais moyen) Même si dans les faits, je vous l'accorde, cela ne change pas grand chose. Toujours est-il que j'ai encore du mal à m'autoriser à apprécier ces moments de liberté où je peux faire ce que je veux. Et en journée. Là où d'autres sont coincés derrière un bureau. Parce qu'il n'y a pas très longtemps, j'étais cette personne.
Force est de constater que j'ai perdu tous mes repères. Alors, c'est à moi de m'en créer de nouveaux, me direz-vous. Sauf que c'est loin d'être si évident. Je ne sais pas encore comment faire. Je crois que l'information n'a pas encore pris tout son sens dans ma tête. Je crois aussi que je lutte encore contre cet état de fait. Une partie de moi ne doit pas l'accepter. Et une autre est déjà plus en moins déjà en train de se chercher un peu. Pas simple, tout ça.
En tout cas, je sais que j'ai envie de vraiment bien exploiter ce temps. Sauf que j'ai l'impression de mettre la barre trop haut. Ce qui est probablement le meilleur moyen de me mettre la pression. Mais c'est tout moi, ça. Grande impatiente que je suis, je suis du genre à vouloir sauter les étapes. Vous voyez, celles qui ne sont pas agréables. Que personne n'a envie de vivre ou ressentir. Telle que l'acceptation, par exemple. Pour ne citer qu'elle...
Accepter, pour mieux avancer. Voilà sans doute la première des choses à affronter avant tout le reste. Alors, je vais tenter de me concentrer là-dessus. Avant de continuer de me dire que je ne fais pas assez ceci ou que je prends trop de temps pour cela. Bref, vous l'aurez compris, c'est un peu le bazar dans ma tête en ce moment. Avoir perdu mes repères me perturbe beaucoup. Mais, faites moi confiance, je travaille sur moi pour qu'il en soit bientôt autrement.