Parfois, on a beau avoir des rêves plein la tête, déborder d'idées, on a du mal à passer à l'acte. Dans l'absolu, ce n'est pas très logique. On devrait au contraire tout faire, tout donner pour que ces projets deviennent réalité. Sauf que pour atteindre certains de ces rêves, il faut envoyer promener certaines choses. Ces choses rassurantes, dont nous avons l'habitude. Ah ces habitudes. Difficile de s'en défaire.
C'est là qu'intervient un sentiment malvenu. La peur. Cette foutue trouille qui fait qu'on est comme paralysé. Incapable de faire quoi que ce soit. La tête a envie mais le reste ne bouge pas. Il y a comme un blocage. Pour certains, la peur est un moteur. Et pour d'autres, elle est un frein. Je me trouve à mi chemin entre ces deux là. Je commence par avoir peur, redouter. Parce que c'est bien connu, l'inconnu fait peur. Et ensuite, d'un seul coup, cette appréhension va me porter dans le bon sens.
Pour l'instant, j'en suis à la première étape. Remplie de doutes. La tête pleine de questions. Qui n'ont pas encore de réponse pour le moment. J'ai peur de l'échec. Peur de ne pas être capable d'y arriver. Peur du risque que cela comporte. Alors que je devrais plutôt être impatiente que les choses deviennent concrètes. Palpables. Seulement, il faut pour le moment que j'accepte que certaines choses prennent du temps. Que c'est comme ça. Que c'est même une étape indispensable.
C'est encore difficile pour moi d'accepter d'avoir perdu mon travail. D'avoir perdu ce statut de salarié. J'ai longtemps cru que ce statut protégeait pas mal de monde. Que le CDI était une valeur sure. J'ai du apprendre, malgré moi, que ce n'est en réalité pas le cas. Plus personne n'est à l'abri aujourd'hui. Quel triste constat. Déjà que la vie est loin d'être simple, mais en plus il faut accepter qu'elle doit se faire dans une certaine incertitude. Les repères changent en fonction des époques, probablement.
Ma réflexion personnelle doit se faire. Petit à petit. Parce que mon projet ne se monte pas en un claquement de doigt. Et quelque part, c'est une bonne chose. Cela va m'apprendre la patience. Je vais avoir le temps de murir mes envies. De préciser mes besoins. De faire en sorte que chaque particule devienne, chacune à son tour, une partie d'un grand ensemble. Cela devra rester mon seul moteur.