Ces derniers jours, lors de mon séjour à Paris, j'ai vécu une situation assez désagréable - qui heureusement pour moi ne se produit que rarement. Mais je dois dire que cela m'a plutôt laissé un goût amer en bouche. Je vous explique. J'étais dans un lieu touristique, seule, pour effectuer une visite. Je prends donc mon ticket au guichet à l'entrée. Jusque là tout va bien. C'est un endroit où il y a des marches donc où il fallait qu'il y ait un certain nombre d'aménagements pour circuler avec le fauteuil roulant.
Une fois mon ticket validé, on me dit juste que « c'est au fond à droite ». Bonne élève, je vais donc dans cette direction sans trop savoir à quoi m'attendre. Il s'avère qu'il y avait bien une rampe pour accéder au niveau bas. Une fois en bas, il restait un passage un peu délicat où j'ai pris le temps de faire ma manœuvre. Un mec du personnel me regarde arriver, pas un mot de sa part, pas un bonjour. Par contre, il ne s'est pas gêné pour tenir mon fauteuil pendant que je manoeuvrais, m'empêchant de faire ce que je voulais, comme je voulais. J'ai horreur de ça. Imaginez, c'est comme si je vous prenais vos pieds pour vous montrer comment faire un pas, puis un autre. Non, on est d'accord.
Une fois l'obstacle franchi, le mec me dit « vous vous mettez là ». Ok, bonne ambiance. Tout ça me laisse une impression bizarre sur le moment. Comment vous dire, j'ai eu l'impression d'être un colis que l'on dépose à un endroit lambda. Affreux. La visite se passe, je fais ma vie sans rien demander à personne. Une heure plus tard, la visite est terminée. Par habitude, je laisse passer la foule pour ne pas être bousculée. Généralement, je suis la première rentrée, mais la dernière sortie. Là encore, j'ai eu le droit à un magnifique « vous restez là, vous bougez pas ». Sans même un regard ou une explication. J'adore.
Une fois le lieu complètement vide, je finis par me demander si on ne m'a pas oubliée. Quand soudain, le mec me fait un signe de la main pour m'indiquer de le rejoindre. Je m’exécute. Je finis par comprendre que je ne sors pas par l'endroit où je suis rentrée. Là, c'est pareil, on ne m'explique rien. Je me retrouve avec un groupe de cinq mecs du personnel qui discutent entre eux. Pas un seul ne me prête attention. J'ai l'impression d'être transparente. Pourtant, je sais bien que je suis plutôt encombrante avec le fauteuil roulant.
Ils doivent installer deux rampes en métal pour sortir et franchir l'obstacle. La manœuvre prend un certain temps. Je suis toujours dans l'ignorance totale de chacun. Je dois dire que ce n'est pas très agréable. Encore, la sensation d'être un colis posé là me passe par la tête. Pas un mot, pas un regard. Une fois les rampes installées, je déduis que je peux y aller. Ce que je fais. Là, j'entends un des mecs demander à son collègue « elle est toute seule la dame ? » - sur un ton que je ne saurais vous décrire. Là, ça en est trop pour moi, je réponds en m'éloignant « oui, elle est toute seule, la dame ».
Non, mais je vous jure. Ils pourraient tous avoir une médaille. Je ne comprends pas que l'on m'ait laissée dans une telle ignorance. Je trouve ce manque de considération absolument détestable. Je suis une personne avant tout, merde. Pas juste un fauteuil roulant qui prend de la place et ne passe pas partout facilement. Ce genre de situation me met profondément en colère. Heureusement que la visite était top parce que sinon j'aurais vraiment regretté. Certaines personnes ne se rendent absolument pas compte de leur attitude. Après tout, ça ne coute pas cher déjà de dire bonjour et d'expliquer en quelques phrases les différentes étapes. C'est moi qui délire ou pas ?