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Quelques mots me concernant ...

 

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Je vous laisse découvrir mon blog où vous trouverez les témoignages, anecdotes et coups de gueule d'une presque trentenaire en situation de handicap qui essaie d'attraper les instants de vie au vol ! Écrire me fait du bien et échanger encore plus ! Alors n'hésitez surtout pas à réagir... Mon message est clair: dédramatisons la maladie ou le handicap. Faisons en une force !

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 11:33
La prochaine fois, tu réfléchiras !

Cela faisait longtemps que je n’avais pas publié un article coup de gueule sur le blog, mais cette fois ça en est trop il faut que je m’exprime. Pour tout vous dire, je suis tellement excédée que je ne sais quel titre donner à ce billet. Je verrai cela à la fin.

 

Je plante le décor : depuis plus d’un an maintenant, je prends le train matin et soir pour aller travailler loin de chez moi. Ayant besoin d’aide pour monter dans le train avec le fauteuil roulant, la SNCF me demande de réserver une prestation d’accueil 48h avant mon trajet et de me présenter systématiquement 30 minutes avant le départ. Rien que dans cette phrase, je vois deux choses irritantes en terme de contraintes mais ce n’est que mon humble avis... Bref.

 

Depuis de longs mois donc, cela se passe globalement bien sauf quelques exceptions – parce que c’est bien de ces exceptions dont il va être question dans cet article. Différents agents sont chargés de ces prestations d’accueil, je vois souvent les mêmes personnes qui, au fil du temps, ont appris à me connaître (et inversement) et des habitudes se sont mises en place. Cela ne dure que quelques minutes mais rien n’empêche de faire de ces instants quelque chose d’agréable pour tout le monde. Bonjour, merci, au revoir, c’est pour moi le minimum.

 

Pour pouvoir avoir mon train tôt le matin et être à l’heure au travail, je me lève assez tôt. Pour ceux qui l’ignorent, je fais appel au quotidien à des auxiliaires de vie pour m’aider. Le matin tôt donc, cette personne vient m’aider. Là où certains n’ont qu’à sauter dans leur jean, dans mon cas, c’est un peu plus complexe que cela, je prends un peu de temps à me préparer, même en faisant vite. Cela représente une contrainte assez importante.

 

Une fois prête, je me rends seule jusqu’à la gare : environ 15 minutes en fauteuil. Même avec la meilleure volonté du monde, il est impossible pour moi d’être à la gare 30 minutes avant le départ du train si tôt le matin. J’ai donc l’habitude de me présenter environ 15 minutes avant. Les agents que j’ai le plus souvent le savent et m’attendent sur le quai, prêts à me faire monter à bord. Pas de souci, aucune remarque. Même que tout cela se fait avec sourire et bonne humeur.

 

Il en est tout autrement avec une ou deux personnes en particulier que je n’ai que rarement (et heureusement). Ces dites personnes me sautent à la gorge sans même un bonjour en me disant que j’arrive très tard, que je ne respecte pas les règles. Elles se risquent même à me dire que si elles le décidaient, elles pourraient ne pas me faire monter dans le train et me faire prendre le suivant 1h après. Vous vous en doutez bien, ce genre de situation me contrarie beaucoup. Pour ne pas dire autre chose.

 

Dans ces moments-là, je ne perds plus mon temps en explications car je sais par expérience que je perdrais mon temps et mon énergie : la personne en face ne comprendrait pas. Pourtant, certaines précisions seraient nécessaires dans bien des cas. Déjà parce que j’estime que nous demander de nous présenter 30 minutes avant le départ du train là où les autres sautent dans le trains 2 minutes avant est un peu exagéré. En sachant que je suis une habituée et que les agents me connaissent bien, j’estime que cela n’est pas nécessaire. Et puis surtout, surtout, c’est trop contraignant.

 

Être en situation de handicap représente énormément de contraintes, en particulier quand il est question de déplacement. Alors à cet agent qui ce matin m’a abordée sans même un bonjour en me disant (me menaçant serait plus juste) que « la prochaine fois, elle ne me fera pas monter dans le train et que je ne pourrai prendre que le suivant 1h plus tard, qu’elle m’a déjà expliqué que ne pas respecter les règles a des conséquences», tout en concluant cet échange (qui n’en était sûrement pas un pour moi) en disant à son collègue que « j’en ai rien à foutre de leurs remarques et que je suis toujours infoutue d’être à l’heure », je répondrais ceci :

 

Vous êtes-vous seulement déjà demandé d'où je viens et comment je me rends jusqu’à la gare chaque matin ?

 

Ce que cela représente pour moi comme contraintes de me présenter 30 minutes avant le départ du train ? Que ce n’est pas aussi simple que ce que vous avez l’air de penser ? Que non, je ne le fais pas exprès et que ce n’est sûrement pas de la mauvaise volonté ?

 

Ce que cela fait de devoir systématiquement dépendre de l’aide de quelqu’un pour plein de choses au quotidien et en particulier pour monter dans un train ?

 

Qu’aborder un client sans même un bonjour est un profond manque d’éducation et de considération ?

 

Qu’abuser de votre pouvoir en disant que vous ne me prendrez pas en charge la prochaine fois est honteux ? Avez-vous seulement conscience que je prends le train le matin pour aller travailler, comme vous ?

 

Avez-vous l’impression que, sous prétexte que l’on est en situation de handicap et que l’on dépend de l’aide d’une tierce personne, nous sommes prêts à tout accepter sans broncher ? Je vous réponds que non. Et que j’en ai rien à faire de passer pour la grande bouche de service à chaque fois. Parce que c’est ce que vous pensez, je le sais bien.

♥ ♥ ♥

Ces combats au quotidien sont un vrai défi (même un principe pour moi, je déteste l’injustice et le manque de respect et considération) et sont bien souvent épuisants. Je vous mets d’ailleurs au défi de vivre ne serait-ce qu’une de mes journées pour changer votre discours et votre façon de voir les choses. À bon entendeur...

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 14:20
Transpole, t'as merdé !

Cher Transpole,

 

Tu vois, je prends de temps en temps le bus et le métro et jusqu'à maintenant je n'avais pas rencontré de difficultés particulières. Enfin si, quand même des soucis d'ascenseurs en panne, mais là n'est pas l'objet de ma lettre aujourd'hui.

 

Je vais t'en dire un peu plus sur moi pour que tu puisses bien comprendre de quoi on va parler ensuite. Je suis une femme d'une trentaine d'années et je me déplace en fauteuil roulant électrique. Je ne conduis pas donc c'est pour cela que parfois, je dépends de tes transports en commun quand je n'ai pas d'autres solutions.

 

Si je fais face à mon clavier aujourd'hui pour te parler c'est parce que ce weekend, Transpole m'a causé beaucoup de tracas et m'a beaucoup énervée. Pour que tu aies tous les détails, je vais tout te raconter. Samedi 12 septembre 2015, j'ai voulu aller faire du shopping sur Villeneuve d'Ascq en rejoignant une amie. Pour ce faire, j'ai pris le bus 18 pour y aller en milieu d'après-midi. J'avais prévu de rentrer en milieu de soirée et avais donc vérifié les horaires précis du bus.

 

Après avoir passé un bon moment avec une amie, je me suis mise en route vers mon arrêt de bus où je prévoyais de prendre le bus 18 à 22h03. Par habitude, je suis arrivée au moins dix bonnes minutes avant, au cas où le bus serait en avance. Tu vois, je suis prévoyante. Le bus est arrivé bien à l'heure, j'étais ravie. Les portes s'ouvrent sur le côté et la rampe pour le fauteuil commence à sortir mais rentre aussitôt. Le chauffeur essaie à plusieurs reprises mais sans succès.

 

Il sort du bus et vient me dire que la rampe ne veut pas sortir et qu'il va appeler son responsable. Et qu'il me tient au courant. Il remonte dans le bus et moi, je reste sur le trottoir seule. Il est 22h05 et il fait noir, le temps est plutôt frais. Je commençais à m'inquiéter de savoir comment j'allais rentrer chez moi, si on ne trouvait pas de solution car les minutes défilent. Le moteur du bus finit par redémarrer et je me dis que cette fois la rampe va sortir comme il faut et que tout va rentrer dans l'ordre.

 

Sauf que Transpole, tu veux que je te dise ce qu'il s'est passé ? Ton chauffeur a en effet redémarré le bus mais il est parti, comme ça, sans prévenir. Il n'a même pas pris la peine de ressortir de son bus pour me parler et est parti au loin. Me laissant moi, une femme seule, qui plus est en fauteuil roulant, à plus de dix heures du soir, dans le noir. Seule sur le trottoir avec personne aux alentours.

 

J'avoue avoir mis quelques longues secondes à réaliser ce qu'il venait de se passer. Je croyais naïvement que le bus allait s'arrêter quelques mètres plus loin pour enfin réessayer de sortir la rampe. Mais non. Il a continué son chemin un long moment avant que je réalise qu'il était bien parti et que moi, j'étais là seule, dans le noir, dans la rue. Là, j'ai flippé. J'avoue.

 

Mon cerveau s'est mis en ébullition et j'ai commencé à réfléchir à toute vitesse aux options qui s'offraient à moi. Le prochain (et dernier bus, je précise) était une demie heure plus tard. L'idée d'attendre trente minutes dans le noir comme ça ne me plaisait pas du tout. Tu vois, Transpole, on ne sait pas ce qui peut se passer dans une période aussi longue à attendre au même endroit, seule le soir. Aucune envie de me faire embêter par des inconnus. Et puis, que se serait-il passé si la rampe du prochain et dernier bus ne fonctionnait pas non plus ? Je me serais mise en danger pour rien pendant trente minutes de plus ? Non, je ne voulais pas.

 

La seule option qui s'est présentée à moi était de rentrer à pieds chez moi, enfin, seule en fauteuil roulant si tu as bien suivi. Cette option n'était guère réjouissante. Putain, j'allais devoir faire un long chemin seule sur le bord de la route, dans le noir. Et qui plus est sur un parcours que je ne connaissais pas plus que ça. J'avais peur mais franchement, est-ce que j'avais le choix ?

 

Pour que tu prennes conscience de la gravité de la situation et des conséquences des agissements de ton chauffeur, je vais être honnête avec toi et te dire ce que j'ai ressenti. J'ai mis trente-cinq minutes à rouler dans le froid, sur des trottoirs pas toujours éclairés, pas toujours en bon état, dans des endroits pas très recommandables à une heure aussi tardive. J'ai roulé trente-cinq minutes avec la peur au ventre de croiser une mauvaise personne ou de me faire renverser par une voiture quand j'ai eu à rouler sur la route quand les trottoirs n'étaient pas praticables avec le fauteuil.

 

Transpole, est-ce que tu trouves tout cela normal ? Est-ce que tu trouves tolérable qu'on laisse une personne en situation de handicap sur le trottoir comme ça, sans prendre la peine de venir lui parler, lui expliquer ce qu'il en est ? Sans essayer de trouver une solution alternative ? Sans même se soucier de ce qu'il va se passer après ? Je vais répondre pour toi : Non, je trouve cela honteux ! Et, crois-moi, je vais tout faire pour que cela se sache et surtout tout faire pour que cela ne se reproduise plus !

 

" Transpole, vous allez aimer être libre ",

je crois surtout qu'on est libre de se débrouiller sans toi parfois !

 

♥ ♥ 

 

Merci de liker et de partager cet article afin de faire le plus de bruit possible

pour que plus jamais ce genre de choses se produise !

 

N'hésitez pas à me raconter si vous avez connu des mésaventures

avec les transports en commun.

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* Édit du 16 septembre, matin

Voilà la réponse de Transpole à ma "réclamation". 

" Bonjour,

Nous avons bien réceptionné votre courriel en date du 14 Septembre dernier, cependant afin d'être en mesure d'enregistrer votre demande, vous devez impérativement nous communiquer vos noms et prénoms.

Par ailleurs, nous aurions besoin de connaitre l'arrêt auquel vous attendiez ainsi que la direction.

Dans l'attente de votre retour, 

Cordialement,

Le Service Relation Client "

 

* Édit du 16 septembre, après-midi :

Voilà la deuxième réponse de Transpole.

" Bonjour Elodie,

 

Transpole tient à s'excuser très sincèrement pour cet événement inadmissible et intolérable. Nous tenions également à vous informer qu'une enquête interne est en cours afin de comprendre comment et pourquoi cet événement a pu se produire.

 

Nous revenons vers vous au plus vite lorsque nous aurons obtenu des éléments supplémentaires.

 

Sincères excuses.

L'équipe Transpole "

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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 12:05

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Voilà un moment que je n'ai pas écrit ce genre d'article sur le blog. Mais là j'avoue que le moment est venu. Tellement de choses à dire. Tellement de choses qui se bousculent dans ma tête, dans mon cœur. Parce que quand on touche à ma liberté, je souffre. Je souffre parce que ça me rappelle que malgré tous les combats que je mène au quotidien, je n'ai pas la même vie que les autres. Et non, tout simplement parce que j'ai besoin d'aide au quotidien pour pas mal de choses. D'habitude, ce n'est pas forcément quelque chose qui me pèse. J'ai une organisation telle que je fais tout mon possible pour vivre. Tout simplement. Mais juste un peu différemment des autres. C'est tout.

 

Mais tout ça devient compliqué quand une des auxiliaires de vie qui est censée être là pour me faciliter la vie, me met au contraire des bâtons dans les roues. Pour la petite histoire, cette personne que l'on nommera B. dans le récit est arrivée dans mon équipe il y a à peu près quatre mois. Elle est venue compléter mon équipe existante de deux auxiliaires de vie. Au départ, elle s'est présentée comme quelqu'un de dynamique. Moi, ça m'allait bien. J'aime avoir des gens autour de moi qui ont la même énergie que moi. Se faire aider au quotidien, oui. Mais dans la bonne humeur et avec le sourire, c'est mieux. Les semaines ont passé et B. a eu du mal à prendre ses marques. Je me suis dit qu'elle avait peut-être besoin de plus de temps que les autres pour être opérationnelle. J'ai donc pris mon mal en patience, et ce malgré de nombreuses maladresses de sa part.

 

Et puis, au bout d'un mois et demi, ma patience a commencé à s'effriter. Petit à petit. Morceau par morceau. J'ai réalisé que je ne retrouvais pas du tout chez elle le côté dynamique qu'elle m'avait annoncé. Au contraire. Mais aussi, et surtout, que son manque de confiance en elle et ses nombreuses erreurs commises pendant les interventions commençaient sérieusement à avoir des conséquences sur moi. S'en est suivie une discussion franche avec elle où elle m'a garanti qu'elle allait faire des efforts et qu'elle allait y arriver. Qu'elle s'en sentait capable. Ne voulant pas qu'elle perde son boulot, je lui ai laissé sa chance. J'ai donc repris le temps de tout lui expliquer. Les gestes, les habitudes, les indispensables. Point par point. Calmement. Il faut savoir que toutes ces choses me demandent un temps considérable mais surtout une énergie folle. Normalement, ce n'est pas si compliqué d'intégrer une nouvelle auxiliaire de vie dans mon équipe.

 

Pour être honnête avec vous, les choses se sont améliorées durant deux ou trois semaines. Maximum. J'ai donc eu un peu de répit. Et puis, assez vite, les mauvaises habitudes ont repris le dessus. Elle était toujours aussi maladroite. Je vous jure, les mots ne suffiraient même pas pour vous décrire dans son intégralité le personnage. B. est quelqu'un qui fait des conneries en permanence. Des plus grosses qu'elle. Il faut toujours avoir un œil sur ce qu'elle fait. Et puis, la goutte d'eau ça a été le matin où elle est arrivée avec près de 40 min de retard. Impossible de la joindre, pas un message de sa part pour me prévenir. Et en arrivant, à peine une explication. Elle s'est même risqué à sous entendre que ce n'était pas trop grave puisque je travaillais de chez moi ce jour là. Oui, sauf que travailler de chez soi ne sous entend pas ne pas se lever le matin et ne pas être prête à l'heure. Je vous jure qu'heureusement que je n'avais pas mon train pour aller au boulot derrière parce que sinon je le loupais.

 

C'est ce jour là qu'elle a perdu ma confiance, en fait. J'ai pris conscience que ce n'était pas une personne fiable. Et qu'elle ne prenait pas au sérieux le rôle qu'elle avait à jouer auprès de moi. Ces dernières semaines, les choses se sont considérablement dégradées. Au point que je ne peux plus compter sur elle. Une des personnes de l'équipe a été souffrante la semaine dernière et une autre fois il y a une quinzaine de jours. B. a donc été sollicitée pour la remplacer. La première fois, elle a prétendu ne pas avoir reçu les messages. Mais quand je lui ai demandé de vive voix par téléphone, elle s'est contentée de dire qu'elle ne viendrait pas. Et la deuxième fois, elle a prétexté avoir plein de rendez-vous et a refusé chacun des remplacements. Je précise que B. habite à 2 min à pied de chez moi et qu'elle n'a que moi en cliente. Elle n'a donc pas un planning saturé. En agissant de la sorte, elle me met en danger. Je n'ai pas le choix de solliciter de l'aide au quotidien. Je ne peux pas me débrouiller seule. Que je le veuille ou non, je suis dépendante de l'aide d'une tierce personne. Alors, elle n'a pas le droit de jouer avec cela. Le plus terrifiant dans l'histoire, c'est qu'elle arrive le lendemain le sourire aux lèvres, comme si il ne s'était rien passé. Sans même se préoccuper des conséquences de ses actes.

 

Je vous disais plus haut que je souffre quand on touche à ma liberté. Mais en fait, je suis surtout en colère. Oui, une colère que peu de choses peuvent déclencher chez moi. Elle est permanente, brulante. Et elle me donne envie d'hurler au monde entier que ce n'est pas juste. Qu'on n'a pas le droit de se comporter de la sorte avec quelqu'un sous prétexte qu'il a besoin d'aide. J'ai envie d'hurler qu'on n'a pas le droit de profiter de la « faiblesse » d'une personne et de se sentir tout puissant la concernant juste sur ce prétexte là. Ce prétexte de dépendance qui justifierait que l'on oublie en chemin qu'il est question de respect. De respect de l'humain. Quelle que soit sa situation. Quelle que soit sa condition. Aujourd'hui, je regrette de lui avoir laissé sa chance. D'avoir perdu mon temps, mon énergie à la former. Je n'aurais pas du. Ça m'apprendra.

 

Ce que B. ignore, c'est que je ne suis pas quelqu'un qui se tait. Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse faire. J'ai déjà donné par le passé et cela ne m'a jamais rien apporté de bon. Aujourd'hui, B. se croit intouchable. Toute puissante. Elle croit qu'elle peut agir de la sorte. Avec le sourire. Comme si de rien n'était. Sans conséquence derrière. Mais elle se trompe. Tout cela n'en restera pas là. Ce combat, je le mène en mon nom, bien sûr. Mais aussi au nom de tout ceux qui ne peuvent pas se défendre. Toutes ces personnes qui ne sont pas en mesure de s'exprimer et de relater ce genre d'abus. Ou qui n'osent pas le faire. Ou pire encore, qui croient que c'est normal. Que l'on ne mérite pas d'autre traitement lorsque l'on est dépendant.

 

♥ ♥ ♥ 

 

Je suis désolée, cet article est un peu long. Je remercie ceux qui ont eu le courage de le lire jusqu'à la fin. Quand il est question de liberté et de dépendance, je ne peux pas me taire. C'est un sujet trop important, trop sensible pour ça. Alors, je vais vous demander de partager cet article, d'en parler autour de vous. Parce qu'il faut que les gens sachent que ce sont des choses qui existent. Bien trop souvent. Et j'ai le doux espoir qu'en sensibilisant les autres à cette cause, on pourra peut-être faire bouger les choses...

 

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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 14:13

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Je fais très souvent ce constat en ce qui concerne l'accessibilité : la France a énormément de retard. Ne serait ce qu'au niveau de la mentalité, on ne peut pas dire que les français soient suffisamment sensibilisés au handicap ainsi qu'à toutes les difficultés qui en découlent. Il n'est pas rare d'être confronté à des situations compliquées où l'interlocuteur face à nous ne parle pas le même langage que nous.

 

J'ai pu à nouveau faire ce (triste) constat hier lors d'une discussion que j'ai eu avec une personne (un assureur, pour tout vous dire). Il était question de l'accessibilité au sens large du terme. Ce que j'ai pu entendre de la part de cette personne a mis à rude épreuve ma capacité à ne pas perdre mes moyens en voyant rouge. Non, j'ai choisi de faire preuve d'intelligence en ne réagissant pas sous la colère mais plutôt en argumentant pour lui prouver que ce qu'il avançait ne tenait pas la route. Je vous explique.

 

Cette discussion donc portait sur le débat qui existe en France sur le fait de devoir mettre aux normes handicapées tous les locaux recevant du public. Je précise que dans cet échange, je me positionnais en premier lieu en tant qu'architecte et donc professionnelle de la construction. Même si ma situation personnelle est bien évidemment venue compléter mon discours, vous vous en doutez bien. Revenons à nos moutons. Ce monsieur donc avançait qu'il ne voyait pas en quoi cela était une nécessité – et encore moins une priorité – de mettre son local aux normes. (Je vous dis, j'ai du faire appel à mon plus grand self control !)

 

J'ai d'abord été surprise d'entendre encore ce genre de choses en 2014, alors que l'on entend parler partout de l'échéance au 1er Janvier 2015 de la loi handicap. Et que je sais également que les professionnels sont bien évidemment tenus informés de cette obligation qui les concerne. J'ai donc demandé à cette personne pour quelles raisons il trouvait que ce n'est pas une priorité pour lui de mettre son local aux normes.

 

Vous imaginez bien qu'il a avancé l'argument financier, que cela coute trop cher de faire les travaux. Je lui ai demandé si il avait fait faire des devis pour l'aménagement de son local. La réponse était non. Donc il est voyant et sait estimer le cout des travaux sans même faire appel à des professionnels. Soit. Mais l'argument choc qui a mis à rude épreuve mes nerfs est le suivant : de toutes façons, il peut venir au domicile des personnes handicapées pour effectuer le rendez-vous, donc pas besoin de faire les travaux.

 

Toujours avec le plus grand calme, je lui ai expliqué en quoi cet argument n'était absolument pas recevable d'après moi. Cela a eu l'air de le surprendre par exemple que la dite personne handicapée n'a peut-être pas envie de le recevoir chez elle. Et qu'elle préférerait sans doute pouvoir se rendre dans son local, seule. Comme tout le monde, en fait. Que cette personne est un client potentiel en plus. Voire un client tout court, finalement.

 

Me voilà donc en train de lui expliquer que je me considère – handicap ou non – comme un citoyen au même titre que lui. Et que j'ai donc le droit de pratiquer ma ville et l'ensemble de ses lieux dans les mêmes conditions que les autres. Et que non, se dire que les personnes handicapées peuvent recevoir chez elles toutes les personnes susceptibles de leur apporter un service n'est pas une solution.

 

Là où je veux en venir, c'est que je trouve dommage – et surtout regrettable – en 2014 d'avoir à argumenter en quoi cette loi handicap de 2005 est plus qu'une priorité. On parle pourtant là d'une réelle question de société. La question par exemple de la place que l'on souhaite donner à la personne handicapée dans la société. Et que c'est avec ce genre de discours réducteur que la France n'avance pas. Que la France est en retard par rapport à d'autres pays.

 

On a – j'ai – l'impression qu'il reste encore deux catégories de français : les personnes valides d'un côté et de l'autre, les personnes en situation de handicap. Alors que j'estime que toutes ces personnes ne devraient pas être mises dans des cases mais plutôt cohabiter ensemble. Quelques soient leurs situations physiques ou personnelles d'ailleurs.

 

Bref, tout ça pour dire qu'il serait grand temps que les mentalités changent et que les français prennent davantage conscience de l'enjeu que peut représenter une société accessible à tous.

 

♥ ♥ ♥ 

 

Qu'en pensez-vous ? Je suis impatiente d'échanger avec vous sur ce vaste sujet...

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 15:25

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Ce matin, lors d'une discussion que j'ai pu avoir, il était question de tous ces moments dans la vie où certaines personnes peuvent cruellement manquer de tact. Et force est de constater que j'avais pas mal de choses à dire dans ce domaine...

 

J'ai notamment repensé à toutes ces fois dans le passé où j'allais en consultation chez les différents médecins, comme le généticien ou le médecin spécialiste. Ce n'était jamais un moment agréable à passer puisqu'il était question de ma maladie et de son évolution. Soyons clairs, je détestais me rendre à ces rendez-vous. 

 

Quand j'étais enfant, et jusqu'à l'âge de dix-neuf ans, j'étais suivie en service enfant. J'allais donc en consultation avec mes parents et je me souviens de toutes ces fois où j'avais l'impression de ne pas exister. Cela se produisait quand le médecin au lieu de s'adresser à moi, expliquait les choses en ne regardant uniquement que mes parents. Alors que j'estimais quand même être la première concernée. C'est moi qui suis malade, après tout. 

 

Par la suite, au delà de dix-neuf ans, du jour au lendemain, tu passes du service enfant au service adulte. Et je dois dire que la transition ne se fait pas en douceur. Non. Fini le monde des bisounours où on t'explique les choses avec le plus de douceur possible. Non. Là on considère que tu es adulte et que cela ne sert plus à rien de prendre des gants pour te parler de ta maladie et de ses conséquences. 

 

Autant vous dire que j'en garde de très mauvais souvenirs. Par exemple, cette fois où je me suis rendue en consultation avec mon copain de l'époque. À ce moment là de ma vie, je ne faisais pas encore appel à des auxiliaires de vie et c'est lui qui m'aidait au quotidien. Ce médecin n'a rien trouvé de mieux que de nous dire que c'était une belle connerie de faire ça et qu'on allait y laisser notre couple. Merci, madame. J'aurais plutôt préféré qu'elle fasse preuve de finesse et m'explique davantage les options qui se présentaient à moi. Cela aurait été plus constructif, non ?

 

Il y a aussi cette fois où le nouveau médecin spécialiste n'a pas tourné sa langue dans sa bouche avant de me parler. C'était ma toute première consultation avec lui et il n'a rien trouvé de mieux que de me balancer du tac au tac que d'ici peu de temps j'aurais sans doute besoin d'un respirateur la nuit (chose qu'aucun médecin n'avait évoqué avec moi auparavant). Boum bam bim. Prends ça dans ta gueule. Je précise que je n'ai pas spécialement de gros problèmes respiratoires, je suis dans la moyenne. D'ailleurs, aujourd'hui, des années après, j'en suis toujours au même point. À bon entendeur...

 

Donc, j'ai trouvé la solution aujourd'hui pour ne plus sortir de ces rendez-vous complètement effondrée et mettre deux jours à relever la tête : je n'y vais plus. J'estime que celle qui sait le mieux comment évolue la maladie, c'est bien moi. Je déteste par dessus tout qu'un médecin pose un jugement sur elle en dix minutes de consultation où tu es complètement stressé et où tout se passe mal. Cela n'est que mon humble avis, bien sûr. Certains diront que ce n'est pas bien, blabla. Je l'assume, c'est mon choix. Et puis, pour vous rassurer, si quelque chose clochait vraiment, évidemment j'irais revoir ce médecin. (Ceci n'était qu'une parenthèse)

 

Sinon, il y a toutes ces fois où les gens viennent me parler comme si j'étais une enfant. Ça, j'adore. Me faire aborder dans la rue ou ailleurs pour me parler comme si j'étais la débile de service. Ben oui, je vous explique : fauteuil roulant égal forcément retard mental. L'un ne va pas sans l'autre, vous ne le saviez pas ? Par exemple, dernièrement, j'étais tranquillement en train de prendre le soleil dans un parc quand une dame m'a abordée pour me dire sur un ton que je ne saurais vous décrire, qu'il fallait que je fasse attention au soleil. Je vous pose honnêtement la question : vous iriez aborder une personne lambda dans la rue pour lui dire cela ? Je crois que la réponse est non. Je suis en fauteuil donc je suis une enfant dans ma tête et dois trouver dans chaque personne qui m'aborde un sauveur potentiel. Je dois dire merci, vous croyez ?

 

Et puis, il y aussi toutes ces personnes qui font comme si je n'étais pas là et s'adressent seulement à toute personne qui m'accompagne (que ce soit mon copain, mon auxiliaire de vie ou une amie...) au lieu de me parler directement. Du genre « qu'est ce qu'elle a ? », « elle voudrait quelque chose ? » et j'en passe. Vous voyez le principe. Ça me rappelle d'ailleurs cette fois où j'étais à Paris et visitais seule un monument et que le gars de la sécu a lancé à son collègue « elle est toute seule la dame ? » et que j'ai répondu en m'éloignant « oui, elle est toute seule la dame ! »


Et j'ai gardé le meilleur pour la fin. Ce jour où cette fille de ma classe au lycée, qui une fois m'a dit pendant la pause "ah mais moi, à ta place je pourrais pas, hein !". J'ai cru halluciner mais non, elle avait bien tenu un tel discours devant moi. J'ai donc répondu que je n'avais pas choisi et que malheusement, cela ne changerait rien de pouvoir ou pas. Qu'il fallait bien faire avec. Voila.    

 

♥ ♥ ♥  

Bref, vous l'aurez compris, il y a tout un tas de situations où les gens manquent vraiment de tact et oublient qui ils ont en face d'eux. Cela vous arrive aussi ce genre de situation ? Cela vous énerve t'il aussi ?

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 20:30

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Je n'avais pas spécialement prévu de reparler de toi, ni même de repenser à toi. Non. Depuis de longs mois maintenant, en fait depuis que tu m'as licenciée pour motifs économiques, tu ne fais plus partie de ma vie. Enfin, tu as bien essayé les premiers mois que ça soit encore le cas. Tu m'as harcelée. Chaque jour, chaque semaine pour que je te rende service. Je n'ai pas cédé, j'ai tenu bon. Mais à quel prix ?

 

Déjà, il fallait que j'accepte le fait que j'avais perdu mon travail après sept à travailler pour toi. Mais en plus de cela, il fallu que je me batte contre toi. Alors que plus rien ne nous liait. Alors bien sûr, j'ai tout intériorisé et résultat, c'est mon dos qui a tout pris. À cause de toi, j'ai souffert (et souffre encore parfois) d'épouvantables douleurs au dos. Je ne te remercie pas. Je m'en serais bien passé, crois-moi.

 

Alors, vois-tu en cette fin d’après-midi, sans que je ne le vois venir, tu m'es revenu en pleine gueule. J'étais en face d'une personne pour un rendez-vous plutôt important. Et puis, cette personne m'a interrompue et m'a posé une simple question : pourquoi avez-vous si peu confiance en vous ? Chbam. Là, j'ai senti une énorme faille s'ouvrir en moi. La dégringolade. La dégringolade parce que la première chose qui est venue à mon esprit, c'est toi.

 

Les images et les souvenirs se sont mis à danser devant moi. Tous plus désagréables les uns que les autres. J'ai repensé à toutes ces fois où tu me rabaissais, où tu me faisais comprendre que mon travail n'était pas satisfaisant alors que je me tuais à la tâche. Alors, bien sûr, tu n'avais pas le cran de me le dire en face. Non. Tu étais plus vicieux que cela et le faisais en pleine réunion devant les clients. Toujours une petite remarque pour dire que j'avais mal fait ci ou ça. Alors que c'est toi qui m'avais demandé de le faire.

 

J'ai repensé à toutes ces fois où tu me vendais du rêve en me disant que tel projet, ce serait MON projet. Que j'avais carte blanche. Alors, moi, tu vois, j'étais ravie. Je me disais, enfin, c'est pas trop tôt depuis le temps. Alors, je me défonçais sur le projet. Ne comptais pas mes heures et rentrais chez moi le soir satisfaite de mon travail. J'avais enfin un peu d'autonomie dans le travail. Et puis, je revenais le lendemain matin et trouvais mon travail sur ton bureau, complètement modifié. Parce que tout compte fait, c'est toi qui allait t'en occuper. Tu étais comme ça, toi. Tu offrais la lune et la reprenais aussitôt.

 

Pas une fois en sept ans, tu ne m'as dit que tu étais satisfait de mon travail. Tu prenais toujours tout pour acquis. Élodie, elle est gentille, elle fait tout ce qu'on lui demande. Ben oui, bien sûr, vas-y mec, hésite pas. Je me rappellerais toujours de cette fois pendant mes vacances de Noël, où tu m'avais appelée en me demandant de venir d'urgence au bureau parce qu'il fallait absolument rendre un projet. J'étais sur Paris, il neigeait. Ce jour là, tu as perdu une grande partie de mon respect, je dois te le dire.

 

Malgré mes congés, j'ai sauté dans le premier train. Sauf qu'à cause de la neige, il avait du retard. Alors, je suis arrivée 2h plus tard que ce que je t'avais dit au bureau. Oh le drame. Tu m'as accueillie avec un c'est pas trop tôt, tu te moques de qui. J'étais ravie, tu penses. Je n'étais pas de bonne humeur, j'ai fait mon travail en trainant les pieds, c'est vrai. Normal quoi. Et puis, j'ai quitté le bureau très tard dans la soirée. Et pour la première fois, j'ai osé te tenir tête et te dire ce que je pensais de cette situation. Je t'ai dit qu'il ne fallait pas que tu oublies ce que j'avais fait pour toi, un jour de vacances. Et que c'était la première et dernière fois qu'une chose pareille se produisait.

 

Des anecdotes comme celles-là, je pourrais en raconter des dizaines. Sept ans, c'est long avec quelqu'un comme toi. On ne s'ennuie pas, oh ça non. Je ne savais jamais de quoi allait être faites mes journées. Tu étais tellement lunatique que tout pouvait basculer à chaque instant. Pour tout. Pour rien. Toi seul comprenais tes réactions et tes humeurs dans ces moments là.

 

Ce n'est qu'aujourd'hui, presque six mois après la fin de notre collaboration que je me rends compte à quel point tu m'as abimée. À quel point ton comportement a été vicieux, caché aux autres, durant toutes ces années. Au point que je ne me rendes pas compte que chaque jour, tu grignotais davantage ma confiance en moi. Comme si tu t'étais mis en tête de faire de moi une bonne à rien. Au point qu'aujourd'hui, je le crois presque. Et que je suis incapable de croire en mes capacités. J'ai l'impression que je ne sais plus rien faire.

 

Et tu vois, de ça, je t'en veux énormément. Je m'en veux aussi de n'avoir ouvert les yeux sur tout ça qu'une fois sortie de ton emprise. Maintenant, j'ai ouvert les yeux et je réalise qu'en réalité, le problème ce n'est pas moi. Non, c'est toi. Ta personnalité malsaine. Tu es malsain. Tu ne sais pas communiquer avec les autres autrement que par le mépris, la domination. Tu te crois le meilleur. Mais tu es si médiocre, en fait. Tu me fais limite pitié. Vraiment.

 

Alors aujourd'hui, je voudrais te dire qu'en fait tu m'as rendu service en mettant fin à mon contrat. Parce que je suis désormais libérée. De toi. Et je ne m'en porte que mieux. Alors oui, je n'ai plus de travail pour le moment. Mais ça ne durera pas toute la vie. Je fais ce qu'il faut pour que cela change. Mais en tout cas, je ne suis plus prise dans ta toile d'araignée.

 

Je revis, je ne suis plus polluée par ta mauvaise humeur, ta mauvaise foi. Maintenant que tous ces mauvais souvenirs sont réapparus, je les ai désormais balayés. Je me sens bien plus légère ce soir. J'ai compris certaines de mes appréhensions de ces derniers temps. C'est parce que, sans le savoir, j'avais ton ombre qui me suivait et me soufflait dans l'oreille que je n'y arriverai pas.

 

Mais, en fait, SI. Je vais y arriver parce que tu n'existes plus pour moi. Tu n'es désormais plus qu'un vague souvenir. Et désormais, je choisis de me faire confiance. À nouveau.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 14:48

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Ces derniers jours, lors de mon séjour à Paris, j'ai vécu une situation assez désagréable - qui heureusement pour moi ne se produit que rarement. Mais je dois dire que cela m'a plutôt laissé un goût amer en bouche. Je vous explique. J'étais dans un lieu touristique, seule, pour effectuer une visite. Je prends donc mon ticket au guichet à l'entrée. Jusque là tout va bien. C'est un endroit où il y a des marches donc où il fallait qu'il y ait un certain nombre d'aménagements pour circuler avec le fauteuil roulant.

 

Une fois mon ticket validé, on me dit juste que « c'est au fond à droite ». Bonne élève, je vais donc dans cette direction sans trop savoir à quoi m'attendre. Il s'avère qu'il y avait bien une rampe pour accéder au niveau bas. Une fois en bas, il restait un passage un peu délicat où j'ai pris le temps de faire ma manœuvre. Un mec du personnel me regarde arriver, pas un mot de sa part, pas un bonjour. Par contre, il ne s'est pas gêné pour tenir mon fauteuil pendant que je manoeuvrais, m'empêchant de faire ce que je voulais, comme je voulais. J'ai horreur de ça. Imaginez, c'est comme si je vous prenais vos pieds pour vous montrer comment faire un pas, puis un autre. Non, on est d'accord.

 

Une fois l'obstacle franchi, le mec me dit « vous vous mettez là ». Ok, bonne ambiance. Tout ça me laisse une impression bizarre sur le moment. Comment vous dire, j'ai eu l'impression d'être un colis que l'on dépose à un endroit lambda. Affreux. La visite se passe, je fais ma vie sans rien demander à personne. Une heure plus tard, la visite est terminée. Par habitude, je laisse passer la foule pour ne pas être bousculée. Généralement, je suis la première rentrée, mais la dernière sortie. Là encore, j'ai eu le droit à un magnifique « vous restez là, vous bougez pas ». Sans même un regard ou une explication. J'adore.

 

Une fois le lieu complètement vide, je finis par me demander si on ne m'a pas oubliée. Quand soudain, le mec me fait un signe de la main pour m'indiquer de le rejoindre. Je m’exécute. Je finis par comprendre que je ne sors pas par l'endroit où je suis rentrée. Là, c'est pareil, on ne m'explique rien. Je me retrouve avec un groupe de cinq mecs du personnel qui discutent entre eux. Pas un seul ne me prête attention. J'ai l'impression d'être transparente. Pourtant, je sais bien que je suis plutôt encombrante avec le fauteuil roulant.

 

Ils doivent installer deux rampes en métal pour sortir et franchir l'obstacle. La manœuvre prend un certain temps. Je suis toujours dans l'ignorance totale de chacun. Je dois dire que ce n'est pas très agréable. Encore, la sensation d'être un colis posé là me passe par la tête. Pas un mot, pas un regard. Une fois les rampes installées, je déduis que je peux y aller. Ce que je fais. Là, j'entends un des mecs demander à son collègue « elle est toute seule la dame ? » - sur un ton que je ne saurais vous décrire. Là, ça en est trop pour moi, je réponds en m'éloignant « oui, elle est toute seule, la dame ».

 

Non, mais je vous jure. Ils pourraient tous avoir une médaille. Je ne comprends pas que l'on m'ait laissée dans une telle ignorance. Je trouve ce manque de considération absolument détestable. Je suis une personne avant tout, merde. Pas juste un fauteuil roulant qui prend de la place et ne passe pas partout facilement. Ce genre de situation me met profondément en colère. Heureusement que la visite était top parce que sinon j'aurais vraiment regretté. Certaines personnes ne se rendent absolument pas compte de leur attitude. Après tout, ça ne coute pas cher déjà de dire bonjour et d'expliquer en quelques phrases les différentes étapes. C'est moi qui délire ou pas ?

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 09:32

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La vie, toi et moi il faut qu'on cause. Tu as pris la très mauvaise habitude de venir bouleverser mon équilibre. Et celui de mes proches. Comme ça, sans raison. Sans prévenir. Tu débarques et tu fous le bordel. Le chaos de cette année écoulée en est la preuve. Tu as pris soin de nous en faire baver. Jusqu'à la dernière miette. Jusqu'à épuisement. Parfois même jusqu'à en être découragé, certains jours.


Dernièrement, tu as même trouvé très malin de nous faire miroiter une accalmie. Tu as été jusqu'à tolérer qu'un événement heureux vienne nous redonner le sourire. Nous redonner espoir. Ah ça, on y a tous cru. On s'est même mis à rêver à des jours meilleurs. Pour longtemps. Pour toujours même, après tout cela ne serait que justice. Mais je commence à me demander si ta passion dans la vie n'est pas d'emmerder les personnes qui ne le méritent pas. 

Aujourd'hui, tu m'as déçue quand j'ai appris que tu avais encore décidé de t'en prendre à un de mes proches. Une des personnes qui compte le plus pour moi. Tu n'as pas autre chose à foutre, sérieux ? J'en ai marre que tu viennes tourmenter les gens que j'aime. Aujourd'hui, tu as fait une grave erreur parce que tu m'as mise en colère. Sérieusement en colère. Et ouais, je suis en colère contre toi, la vie. J'en ai assez que chaque instant de bonheur, de paix, ait un prix avec toi. 

Alors écoute moi bien, tu vas peut-être t'imaginer que tout cela va suffire à nous faire baisser les bras. À nous faire perdre espoir. Nous décourager. Mais sache que tu te trompes. En agissant de la sorte, tu nous apprends surtout à apprécier chaque petite pépite de bonheur et de joie qui se trouvera sur notre chemin. Chaque épreuve que tu nous fais subir nous rend plus fort. C'est loin d'être facile tous les jours, je le reconnais, mais quoi qu'il arrive tu ne gagneras pas cette bataille. Tu n'as pas affaire à n'importe qui, rentre toi ça dans ta petite tête. Et puis, droit dans les yeux, j'ai un truc à te dire: change d'adresse.

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 12:56

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Dernièrement, lors d'une soirée entre amis, j'ai eu à expliquer un peu à une personne, que je rencontrais pour la première fois, en quoi consistait ma vie avec le handicap. Quelles pouvaient être mes difficultés au quotidien, en particulier avec mes aides à domicile. Je lui racontais mes nombreux déboires rencontrés par le passé, ces récits laissent d'ailleurs toujours les gens un peu perplexes et surpris. Il s'avère que cette personne est éducatrice pour des personnes présentant un retard mental. Nous avons donc partagé toutes les deux nos expériences respectives. C'était vraiment très intéressant et surtout très enrichissant.

 

Je lui expliquais aussi qu'à l'origine, l'initiative de mon blog était justement de trouver un moyen de relater toutes ces difficultés que je rencontre, toutes ces choses qui rendent certains jours plus difficiles que d'autres. Que c'était devenu pour moi un moyen de ne plus me taire. De ne plus passer sous silence des situations vraiment inadmissibles ou injustes. Et notamment en ce qui concerne le vie lorsque l'on est en situation de handicap.

 

Et c'est là que cette personne m'a dit une chose qui m'a réellement interpellée : « Toi, tu as de la chance, tu peux t'exprimer. Tu as la possibilité de dire quand quelque chose ne va pas ou ne se passe pas bien. Certains n'ont pas cette chance, notamment les patients avec qui je travaille. » Bam. Ces paroles me sont apparues comme une grande révélation. Une prise de conscience. Parce que oui, j'oublie parfois que certains n'ont pas cette capacité à dire tout haut ce qu'ils vivent ou ressentent. Je me suis donc sentie privilégiée d'avoir la possibilité de le faire.

 

Malgré tout, il s'avère que depuis des années, depuis les nombreux combats que j'ai pu mener face aux auxiliaires de vie incompétentes, malveillantes, face aux prestataires de services irresponsables, j'ai toujours eu à cœur de ne jamais passer les choses sous silence. Justement parce que je partais du principe que certaines personnes chez qui ce personnel intervient ne peuvent pas se plaindre, ne peuvent pas se faire entendre lorsqu'ils subissent des situations difficiles. Ou bien même que certaines d'entre elles ont peur de s'exprimer de peur de représailles. Je pars aussi toujours du principe que si nous sommes plusieurs à nous plaindre d'une même personne ou d'une même situation, cela peut faire évoluer les choses.

 

C'est un combat que je mène toujours avec mes tripes. Je ne supporte pas l'injustice. Je ne supporte pas le manque de considération que peuvent subir les personnes en situation de handicap. En gros, je supporte difficilement la bêtise humaine. Le blog que je tiens est devenu mon arme contre toutes ces situations grotesques que personne ne devrait avoir à supporter. Dernièrement, je n'ai pas pu me taire lorsque j'ai assisté à une scène humiliante dans un TGV. Je vous en parlais ici. Et je suis convaincue que j'aurai encore à le faire à l'avenir. Ce ne sera pas un problème.

 

Je crois qu'il est important de se dire que tout le monde mérite le respect et la considération. Quelque soit sa situation. Passer les choses sous silence n'est pas rendre service à la cause. Cela n'est pas juste envers ces personnes justement qui n'ont pas la capacité de s'exprimer. Qui aimeraient le faire, mais n'y arrivent pas. Pour toutes ces personnes, je me suis jurée de toujours me battre et m'exprimer au nom de tous. Il est bien question là de liberté. De liberté d'expression.

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 09:26
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Lundi 15 Juillet 2013, 18h00. Mon long weekend est terminé et je dois reprendre le train pour rentrer chez moi à 500 km de là. Je me rends donc à la gare de St Pierre des Corps 30 min avant l'heure du départ de mon TGV, puisque j'ai fait appel au service Accès Plus de la SNCF pour un accompagnement à la montée du train avec mon fauteuil roulant. Déjà, première surprise, mon train est annoncé avec 30 min de retard. Et ce n'est pas le seul, loin de là. La gare et les quais sont donc devenus noirs de monde, par plus de 30°C, je vous laisse imaginer le résultat. Bref, la conséquence est que je dois passer 1h entière à attendre dans ces conditions. Prenons le positivement, cela fait du temps en plus en amoureux avant la séparation.

 

Le TGV 5267 est annoncé en approche de la gare. Je suis donc fin prête devant la porte de ma voiture, la voiture 11. L'accompagnateur SNCF ouvre la porte, monte à l'intérieur de la voiture, redescend et m'annonce, un peu perplexe, qu'il y a déjà une personne en fauteuil roulant qui est installée à l'intérieur. - Ah, je croyais pourtant que l'accès à la place dédiée dans chaque voiture n'était attribuable qu'à une seule personne en fauteuil. Deuxième (mauvaise) surprise. Je monte donc dans la voiture et constate de mes yeux que l'emplacement où j'aurais du me stationner pour mon voyage de 2h15 est effectivement déjà occupé par un monsieur. - Euh ouais, donc, je me mets où là ? Une place en face est libre d'accès et de siège. Petit détail qui a son importance, cet espace est envahi de grosses valises qui n'ont rien à faire là. Après que quelqu'un ait pu les bouger, c'est donc là que je passerai mon périple. - Pas super, mais estimons nous heureux d'avoir au moins une place dans ce train. Hum, hum.

 

Le train démarre, je suis encore un peu perturbée de ma montée dans le train et de la précipitation qui l'a suivie. Bref, je passe à autre chose, un long voyage m'attend. Sauf que très vite, je remarque qu'il fait très chaud. Du genre, vraiment chaud. On avoisinerait les 30°C que je ne serais pas surprise. - Il me semble pourtant que je suis en première classe et que c'est censé être climatisé. Et, une autre surprise... J'entends d'ailleurs plusieurs personnes se plaindre de la chaleur autour de moi.

 

C'est à partir de là que les choses vont se compliquer, vraiment. Le monsieur en fauteuil à côté de moi, d'un certain âge, est accompagné par son épouse. Il lui demande pour aller aux WC. Cette dame se lève donc pour aller repérer les lieux. À savoir que les WC handicapés se trouvent juste derrière nous, une fois le sas passé. Elle revient, l'air contrarié, annoncer à son mari qu'il y a plusieurs grosses valises en travers du chemin et qu'elle ne saura pas les soulever seule. Et que surtout, la porte des WC est verrouillée et qu'il est impossible d'y accéder. Un couple en face se mêle à la conversation et demande à cette dame si elle souhaite qu'il aille demander à un contrôleur de venir pour régler le problème. Elle accepte volontiers. Pendant ce temps, qui soyons clairs a duré plus de 20 min, le monsieur commence à s'impatienter. Le contrôleur arrive enfin pour qu'on lui explique la situation...

 

Il va donc constater de ses yeux ce qu'on lui a dit. Il constate qu'effectivement les valises gênent le passage mais qu'il ne peut pas les bouger car il ne sait pas à qui elles appartiennent.  Et qu'en plus de cela, il ne veut pas ouvrir la porte des wc, que s'ils sont fermés à clef, c'est qu'il y a une raison. Fin de discussion. Et le contrôleur s'en va en demandant à l'épouse de trouver une autre solution. - Euh, what ?! Une autre solution, c'est une blague ? Là, ça en est trop, cette fois-ci c'est moi qui me mêle à la discussion. À peine le temps de réagir que le contrôleur a déjà disparu. Je ne peux que constater la panique dans les yeux du monsieur qui attend depuis maintenant 30 min pour aller aux WC. Sa femme cherche à le rassurer comme elle peut en lui disant que ça va aller, qu'ils vont trouver une solution.

 

Sauf que la seule option qui lui reste, c'est de faire ses besoins dans un urinal, là, dans la voiture, devant tout le monde. Oui, vous avez bien lu. Ce monsieur ne comprenait pas pourquoi et commençait à sérieusement s'agiter, ce que je peux comprendre. - Il a quand même le droit d'aller pisser comme tout le monde, merde. Sauf que pour cela, il fallait qu'il se mette debout sans tomber (sa femme m'a expliqué qu'il tenait à peine sur ses jambes) et surtout essayer de se cacher comme il pouvait des autres voyageurs en se mettant à ma place. J'ai donc du me déplacer comme je pouvais en contournant son fauteuil avec le mien pour qu'il puisse se garer à ma place. Je suis restée près de 20 min en plein milieu de l'allée, dans le passage. C'est dans ces moments là que l'on comprend pourquoi normalement, il ne peut y avoir qu'un seul fauteuil roulant de stationné. Pour cela aussi, il fallait surtout que le train soit à l'arrêt, ce monsieur a donc du attendre encore l'équivalent de 30 min pour que le TGV s'arrête à son prochain arrêt. Pour rappel, cela fait donc 1h qu'il a exprimé à son épouse le besoin d'aller aux WC. Elle ne savait plus comment faire pour le calmer et le convaincre d'attendre encore 'quelques petites minutes' que le train s'arrête. Le train s'arrête enfin, ce monsieur est enfin libéré de son cauchemar. 

 

Il ne savait plus où se mettre. Le pauvre, à sa place, j'aurais vraiment pété les plombs. Je suis scandalisée que la SNCF tolère de telles situations. Ce monsieur s'est retrouvé dans une condition humaine plus qu'humiliante. Sa dignité, il a pu s'asseoir dessus, c'est le moins que l'on puisse dire. Comment accepter que, sous prétexte que le personnel SNCF du TGV refuse de faire le nécessaire, ce monsieur s'est retrouvé contraint d'uriner devant tout le monde ? Que pour ce faire, il a fallu que plusieurs personnes (passagers) soient solidaires et fassent en sorte que cette situation dégradante lui soit le moins pénible possible ? Comment accepter qu'une personne en situation de handicap soit traitée de la sorte ? Peut-on raisonnablement fermer sa gueule face à tant d'injustice ? Pour information, le contrôleur n'a même pas eu le cran de se représenter dans la voiture par la suite pour contrôler nos billets ou ne serait-ce que pour s'assurer qu'une 'solution' avait pu être trouvée pour ce monsieur. Non, ce contrôleur a préféré fuir ses responsabilités et ne pas assumer sa bêtise. C'est tellement plus simple.

 

SNCF, à eux de nous faire préférer le train ?!

 

 

* Edit du 22 Juillet 2013 : Je tiens à vous informer que depuis la publication de mon article et ses très nombreux partages grâce à vous tous, l'information de cet incident est remontée aux oreilles de la SNCF. J'ai depuis été contactée directement par téléphone par la SNCF. Ils m'ont dit avoir pris connaissance de ce qui s'est produit dans le train et m'ont présenté des excuses pour le désagrément occasionné. Le contrôleur aura probablement à répondre de ses actes, ce qui serait la moindre des choses. Par ailleurs, le couple qui a subi ces mésaventures a lui aussi été contacté. La SNCF m'a assuré qu'ils seront dédommagés en bon voyage et qu'ils recevront une lettre d'excuse personnalisée. Pour moi, en rédigeant cet article, l'essentiel était que ce genre d'incident ne reste pas sous silence, de manière à ce que cela ne se produise plus. Jamais. Et en finalité, que les choses puissent être améliorées au sein de la SNCF. Croisons donc les doigts, maintenant.

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