Parfois, lorsqu'une journée est un peu difficile.
Il faut s'aérer l'esprit.
Ne pas se laisser envahir.
Je vous laisse découvrir mon blog où vous trouverez les témoignages, anecdotes et coups de gueule d'une presque trentenaire en situation de handicap qui essaie d'attraper les instants de vie au vol ! Écrire me fait du bien et échanger encore plus ! Alors n'hésitez surtout pas à réagir... Mon message est clair: dédramatisons la maladie ou le handicap. Faisons en une force !
Parfois, lorsqu'une journée est un peu difficile.
Il faut s'aérer l'esprit.
Ne pas se laisser envahir.
La vie est faite de nombreux combats. La mienne, en particulier. Ce qu'il y a de bon dans les combats, c'est de les gagner. Tant qu'à faire. La défaite a forcément un goût amer lorsque l'on s'est battu de toutes ses forces. Jusqu'à en perdre le sommeil, parfois.
Dernièrement, j'ai eu à me battre pour retrouver mes droits. Le droit au respect. Et surtout, le droit à la sécurité. Je vous explique. Au quotidien, je dois faire appel à des auxiliaires de vie pour m'aider. Pour cela, je passe par le biais d'un prestataire de services. Avec lequel, bien évidemment, je souscris un contrat. Celui-ci, vous l'aurez compris, servant à définir les rôles et devoirs de chacun. Le fait est qu'ils ont clairement manqué à leurs engagements pris. Et cela, en me mettant régulièrement en danger. Pour ne pas me répéter, ceux qui n'ont pas suivi l'histoire, je vous invite à cliquer ICI et LÀ pour connaitre tous les détails.
Voilà donc des semaines que je subis des pressions de leur part. Cherchant à me pousser à bout. Cherchant à me faire péter les plombs et me pousser à la faute. En faisant cela, ils cherchaient surtout à fuir leurs responsabilités en manquant cruellement d'humanité. Au point de ne pas avoir le courage de mettre fin au contrat eux-mêmes, puisqu'ils n'arrivaient plus à tenir leurs engagements contractuels. Cela aurait pourtant été plus simple. Non, ils ont plutôt secrètement espéré que je craque la première face à leur harcèlement et mette fin la première au contrat. Ce qui les auraient soulagé de tout poids de conscience.
Dans la vie, c'est important de ne pas rester sur ses acquis. Il est essentiel aussi selon moi de se surpasser. Même en dépassant ses peurs. Ses doutes. Et pour cela, il faut savoir se faire confiance. Se dire que tout est possible à partir du moment où l'envie et la détermination sont là.
C'est donc pour cette raison que samedi, je me suis lancée un défi. Un défi qui, pour le commun des mortels, va paraître somme toute assez... facile. Mais qui, pour moi, suppose un réel enjeu. Je vous explique.
Cela faisait une éternité (et le mot est faible) que je n'avais pas fait les magasins. J'ai donc proposé à une amie qu'on fasse du shopping ensemble. D'habitude, il aurait été plus simple que cette amie passe me prendre chez moi et qu'on parte ensemble avec ma voiture aménagée. Seulement, pour cette fois ci, il était plus simple qu'on se rejoigne sur place, au centre commercial.
Alors voici le défi de taille que je me suis lancée: rejoindre seule mon amie en métro, à 10 km de chez moi. Vous allez me dire: mais en quoi est-ce un tel défi de faire cela ? Un acte, à priori, plutôt courant. Tout simplement parce que pour se faire, il faut que je prenne seule le métro en fauteuil roulant. Que je me rende jusque la gare, seule. Que je prenne un nombre incalculable d'ascenseurs. Avec tous les efforts physiques que cela représente pour moi.
Je vous avoue qu'avant de partir de chez moi, je ne savais pas trop comment cela allait se passer. Ni même si cela allait réellement être possible. Je savais juste que j'étais folle d'impatience d'y arriver. Pour moi. Tout simplement.
Je n'irai pas par quatre chemins: ce défi a été un véritable succès. J'y suis arrivée. Sans encombre. Je suis même arrivée plus de trente minutes en avance, tellement je redoutais toutes les étapes à passer avant d'arriver à bon port.
Il n'y a pas de petites victoires dans la vie. Et encore moins, face à la maladie. Samedi, je me suis sentie fière de moi. Fière de ne pas avoir baissé les bras face à ce défi. D'avoir su dépasser mes peurs. De me dire qu'il fallait que j'y arrive, quoi qu'il arrive. Samedi, je me suis sentie vivante. Et comme tout le monde. Et ça, ça n'a pas de prix, croyez moi.
Parce que je compte les heures (et bientôt les minutes) jusqu'au weekend.
Parce que je veux profiter de ces deux jours pour me reposer.
Parce que cela ne peut se faire sans musique.
Ces jours-ci, j'ai pu réaliser avec plaisir à quel point les épreuves passées influent sur notre avenir. J'ai trouvé agréable de me faire cette réflexion.
Depuis quelques semaines, le prestataire de service à qui je fais appel pour m'aider au quotidien ne tient plus la route. Plus précisément, ils ne tiennent plus les engagements qu'ils ont pris envers moi. Au point qu'il y a deux semaines. Ils n'ont pas assuré mes prestations durant trois jours entiers. Pour que vous compreniez bien, sans l'aide de quelqu'un le matin par exemple, je ne peux pas me lever, m'habiller, etc. Autant dire que ça devient vite compliqué. De la même manière que je ne peux me préparer seule mon repas. Et ces gens là n'ont pas été perturbé du tout de cette situation et ne se sont pas inquiétés de savoir comment j'allais faire pour m'en sortir. Soit.
Ce constat m'a fait prendre brutalement conscience que j'étais en danger en continuant sur cette voie là. Puisque premièrement, cela me met dans des conditions humaines plus que limites et dans un deuxième temps, cela génère une angoisse permanente de savoir si oui ou non, le prestataire de service va assurer les prestations comme prévu ou bien me laisser tomber encore une fois. Je refuse de vivre comme ça. Ce n'est pas tolérable.
Ce n'est malheureusement pas la première fois que je rencontre des difficultés avec un prestataire. Je dirais même que cela devient monnaie courante. Résultat, à chaque fois, je dois me lancer dans une nouvelle recherche. Et me lancer dans une telle bataille est toujours très difficile et angoissant pour moi.
D'habitude, j'aurais eu tendance à attendre que les choses se dégradent encore plus avant de réagir. Comme dans le déni, j'aurais refusé de voir la vérité en face. Je me serais voilée la face et aurait cédé à la peur panique du changement. Cette peur me paralysant totalement. Au point de laisser les choses se compliquer considérablement ayant comme conséquence que le prestataire de service aurait mis fin au contrat le premier, sans que j'ai pris la peine d'anticiper quoi que ce soit. Me retrouvant à chercher et trouver une solution dans l'urgence totale.
Changer me fait peur parce que cela signifie que je vais devoir former une nouvelle équipe d'auxiliaires de vie, créer de nouvelles habitudes. Et tout cela au détriment de ma santé puisque cela génère pour moi une très grande fatigue. Je vais aussi devoir apprendre à nouveau à faire confiance à de nouvelles personnes. Et cela peut parfois prendre du temps, à force d'être déçue par les autres. Mon capital confiance diminue régulièrement au fil des épreuves que je traverse.
Ces jours ci, il s'est produit ce que je pourrais appeler un petit miracle.
J'ai décidé de ne pas me laisser abattre et de prendre mon destin en main. Je n'attendrai pas que les choses se dégradent davantage. Je décide de ne plus vivre dans de telles conditions. En étant à la merci de ces gens qui décident de faire la pluie et le beau temps dans ma vie. Mon quotidien. Cette fois, j'anticipe vraiment les choses et je me suis déjà lancée dans la recherche d'un nouveau prestataire de service.
Je ne veux plus être cette personne qui, par le passé, se laissait dévorer par ses peurs. Qui subissait les choses plutôt que de les contrôler. Je décide d'être maître de mon avenir en choisissant moi-même le chemin que je veux emprunter. Sans me laisser imposer quoi que ce soit, par qui que ce soit.
Cette recherche va peut-être mettre un peu de temps avant d'être concluante mais au moins, je me sens plus sereine dans cette nouvelle épreuve que je dois traverser. Je ne serai plus passive face aux événements qui se présentent à moi.
Je fais l'agréable constat que se servir de ses erreurs passées peut vraiment permettre de grandir et se sentir plus fort dans le vie. Rien de tel que d'être le seul maître de son destin. Comme quoi, rien n'est jamais vain.