Dans « Beau malheur », le premier extrait de son nouvel album, Emmanuel Moire annonce la couleur : si ces dernières années ont été difficiles, une nouvelle vie a commencé. Un nouveau souffle, l’énergie retrouvée. C’est de cela dont nous parle justement le bien nommé « Le Chemin » : des douleurs du passé et du bonheur enfin revenu.
Depuis qu‘on l’a découvert il y a neuf ans en magnifique Roi Soleil dans la comédie musicale du même nom, Emmanuel Moire aura décidément tout connu, de l’ivresse des sommets jusqu’à ces profondeurs qui composent hélas une vie. Un premier album sorti en 2006, (« Là où je pars »), la disparition brutale de son frère jumeau à qui il consacre le titre « Sois tranquille » sur son deuxième opus (« L’Equilibre ») en 2009. Puis un long, un très long tunnel… Des coups durs en rafale. Des déceptions. « A cette époque, tout est devenu compliqué. Rien ne fonctionnait comme je l’aurais voulu. Bien sûr, ça n’a pas été évident ; la vie s’est chargée de me faire comprendre que mieux valait passer à autre chose plutôt que de m’acharner ! ».
C’est sûr depuis, le soleil s’est enfin levé ! Les événements qui suivent vont vite le confirmer… Car c’est là que survient l’aventure « Danse avec les Stars ». Plus encore que sa victoire, Emmanuel se souviendra longtemps de sa rencontre artistique avec la danseuse Fauve Hautot (qui a tourné avec lui dans le clip de Beau malheur). Et surtout de cet instant bouleversant quand – au deuxième prime – ils dansent ensemble sur « Sois tranquille ».
Trophé en poche, Emmanuel retrouve pleinement confiance. Plus rien ne l’empêche désormais de retrouver le chemin des studios. A nouvelle vie nouvelle équipe. Seul le complice de toujours, le parolier Yann Guillon, demeure à ses côtés : il signe l’ensemble des textes du « Chemin » tandis qu’Emmanuel en compose les musiquess. « Vous ne serez pas surpris de savoir que les chansons les plus sombres ont été faites dans les moments difficiles. Des titres comme « La Vie ailleurs », « La Blessure », « Beau malheur », je n’aurais pas pu les faire aujourd’hui : je ne suis plus du tout dans cet état d’esprit. Les plus lumineuses, en revanche, l’ont été après « Danse avec les stars ». J’aurais été incapable de les écrire avant ! Au final, cela donne un album dense, certes. Mais il raconte beaucoup de mon cheminement. »
Mais si « Le Chemin » dit en effet énormément de la sinueuse route empruntée par Emmanuel Moire ces quatre dernières années, au final c’est d’amour avant tout dont nous parle cet album intimiste et infiniment délicat. De l’amour filial. De l’amour tout court. De l’estime de soi, aussi. « L’amour est dans toutes mes chansons, c’est vrai. C’est par lui que tout redémarre. En réapprenant à aimer, et à s’aimer soi-même, on entame sa reconstruction. Cela passe d’abord par là. Je le sais, c’est ce que j’ai vécu! »
« Le Chemin » marque donc l’éclatant renouveau d’un grand artiste qu’on retrouve là au sommet de son talent. Un vrai beau retour, fait de chansons bouleversantes ou plus enjouées selon les cas, mais toutes empruntes d’une même grande émotion, vraie et généreuse, sans tricherie, sans effets inutiles.
Je partage avec vous le clip d'une chanson en particulier qui m'a touchée: « Beau malheur ». Ses paroles sont vraies. Dans la réalité de ce que peut être parfois la vie. Difficile, éprouvante. Et douloureuse. Ces mots en particulier m'ont interpellée:
Il m'a fallu la peur pour être rassuré
J'ai connu la douleur avant d'être consolé
Il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
J'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur
Tu me dis que rien ne passe
Même au bout d'un moment
Qu'un beau jour c'est une impasse
Et derrière l'océan
Que l'on garde toujours la trace
D'un amour, d'un absent
Que tu refais surface
Comme hier droit devant
Tu me dis que rien ne sert
La parole ou le temps
Qu'il faudra une vie entière
Pour un jour faire semblant
Pour regarder en arrière
Revenir en souriant
En gardant ce qu'il faut taire
Et puis faire comme avant
Je peux seulement te dire
Je peux seulement te dire
Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré
Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur
Tu me dis que rien n'efface
Ni la craie ni le sang
Qu'on apprend après la classe
Ou après ses 30 ans
On peut dire 3 fois hélas
Que personne ne l'entend
Comme personne ne remplace
Ceux qui partent pour longtemps
Tu me dis que vient l'hiver
Qu'on oublie le printemps
Que l'on vide les étagères
Qu'on remplit autrement
Qu'on se rappelle les yeux verts
Le rire à chaque instant
Qu'après tout la voix se perd
Mais les mots sont vivants
Je peux seulement te dire
Je peux seulement te dire
Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré
Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Tu me dis que c'est un piège
Un jeu pour les perdants
Que le bateau est en liège
Et l'armure en fer blanc
Que plus rien ne te protège
Ou alors pas longtemps
Que c'est comme un sortilège
D'être seul à présent
Je peux seulement te dire
Je peux seulement te dire
Pour être rassuré
Avant d'être consolé
Pour ne plus rien cacher
Bien avant d'être apaisé
Il m'a fallu la peur pour être rassuré
Et j'ai connu la douleur avant d'être consolé
Il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Et j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé
Tu ne sais pas encore... ce que je sais par cœur
Ce que je sais par cœur
Beau malheur