Voilà plusieurs mois que l'envie d'écrire cet article me dévore. Seulement, je voulais attendre que les choses soient définitivement établies avant d'en parler ici. Et puis surtout, prendre le temps d'être prête à en parler. Parce qu'il faut bien l'avouer : il y a plus réjouissant comme manière de commencer cette nouvelle année. Soit. Je crois qu'en réalité, j'ai besoin de coucher les mots sur le clavier, histoire de digérer l'importance de cette information. Définitivement. Pour rebondir, ensuite.
Pour que vous compreniez le parcours qui m'a menée à la case licenciement économique, je vais vous détailler en quelques étapes les événements importants. Je travaille en tant qu'architecte depuis plus de sept ans au sein d'une petite agence d'architecture (je n'ai qu'une collègue secrétaire à mi-temps, en plus de mon patron architecte). Il s'avère que ce poste, je l'ai trouvé de suite après la sortie de l'école. C'est donc mon premier emploi. Voilà pour la petite histoire.
Et puis, un matin de fin Juillet 2013 (après presque sept ans de bons et loyaux services), à peine arrivée au bureau, mon patron m'interpelle et commence à me dire que les affaires vont mal, qu'il a du mal à faire rentrer de la trésorerie et « qu'il faudrait que je réfléchisse à ce qu'on pourrait faire me concernant. Parce qu'il faut trouver une solution ». Sans m'en dire davantage. J'avoue que sur le moment, j'en serais presque tombée de mon fauteuil. Je ne voyais pas clairement où il voulait en venir. D'ailleurs, il n'a pas dit les choses clairement. J'ai appris cela quelques jours avant mes congés d'été, donc je vous laisse imaginer la joie... Je suis donc partie en vacances en ayant à l'esprit qu'à la rentrée de Septembre, je perdrai mon travail.
Il n'en fut rien. J'ai repris le travail et mon patron ne m'a absolument pas reparlé de tout cela. Rien. Silence radio. Est-ce utile de préciser dans quel état cela m'a mis ? Pour faire court, un mois après la reprise : arrêt maladie de quatre semaines tellement j'ai pris sur moi avant de craquer. Je ne comprenais pas que mon patron laisse trainer cela en longueur, sans me tenir informée. Son silence était terrible pour moi. J'ai repris le travail tant bien que mal courant Octobre, en appréhendant énormément ce que j'allais trouver en arrivant. Je n'ai rien trouvé.
Pas un mot de sa part concernant cette « solution qu'il fallait trouver me concernant ». Je vous laisse imaginer les conditions de travail. La difficulté de trouver le courage de se lever le matin et d'assurer ensuite sa journée de travail. Malgré tout. Chaque jour, je me disais qu'il allait enfin m'en reparler, que j'allais avoir un peu plus d'informations sur mon avenir. Au bout de plusieurs semaines, ne tenant plus, c'est moi qui ai abordé le sujet. Cherchant à savoir où tout cela en était, à connaître la situation de l'entreprise. Il s'est contenté de me dire quasiment la même chose qu'en Juillet... Pas super rassurant tout ça, et surtout extrêmement dur psychologiquement. Ne pas savoir de quoi sera fait demain était vraiment inconfortable pour moi. J'ai d'ailleurs oublié de préciser que mon salaire mensuel m'est versé avec l'équivalent de trois semaines de retard depuis plusieurs mois.
Ce silence de sa part a duré jusqu'à mi Novembre où j'ai reçu par voie recommandée un courrier me proposant une réduction de mon temps de travail et de mon salaire à la hauteur de 60%. Je n'ai que moyennement apprécié qu'il n'ait pas pris la peine de m'en informer de vive voix avant de me faire parvenir par écrit cette proposition. Je rappelle que nous ne sommes qu'à deux une grande partie de la semaine, j'estime que dans ce type de rapport, la franchise reste probablement la solution la plus saine. Il en a été autrement. Tant pis. J'ai donc refusé cette proposition, estimant que la perte de salaire serait trop importante. Dans mon courrier, j'ai pris le parti de lui dire clairement ce que je pensais de son silence et de son manque de franchise.
Les semaines ont passé et je n'ai pas eu de retour à ce courrier. À savoir qu'un refus de ma part concernant la réduction de temps de travail enchainait directement sur une procédure de licenciement économique. Ce n'est que quelques jours avant Noël qu'il a évoqué le fait qu'il allait bientôt me convoquer à un entretien préalable au licenciement. J'ai attendu, il ne me remettait aucun document. J'ai donc encore une fois pris les devants, ne supportant plus d'être dans l'attente, surtout en cette période de fin d'année. C'est donc le 20 Décembre 2013 que j'ai appris que j'étais convoquée à mon entretien le 2 Janvier. J'ai donc passé mes congés et mes fêtes de fin d'année en sachant qu'à cette date, je perdrai mon job.
Pour conclure, cette terrible histoire, j'ai repris le travail le Jeudi 2 Janvier et me suis fait licencier pour raisons économiques. Résultat des courses, d'ici le 23 Janvier 2014, je serai officiellement sans emploi. Je reconnais que c'est un coup dur pour commencer l'année. Qu'il est clair que j'aurais préféré la commencer d'une meilleure manière. Plus joyeuse. Il en a été autrement, je dois faire avec. Maintenant, il faut prendre le temps de digérer tout cela. Le temps de me relever.
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Et puis, la suite, je vous en parlerai bientôt !