Bien souvent, on se plaint de ne pas avoir le temps. Alors qu'il suffirait par moment de prendre le temps. Subtile nuance. Mais nuance quand même. Et puis, parfois, on dispose de ce temps tant attendu, et rien ne se passe comme prévu. Difficile d'y voir une quelconque logique. Je m'entends encore dire lorsque je travaillais à temps plein "je n'ai le temps de rien !", en pestant contre cela. Je trouvais rageant de passer la journée entière au bureau à trimer et de rentrer le soir épuisée et donc dans l'incapacité de trouver l'énergie de faire toutes les choses auxquelles je rêvais ou pensais dans la journée. C'est quand même relativement injuste quand on y pense. Comme si pouvoir tout faire en même temps avait un prix.
Aujourd'hui, je dispose de bien plus de temps et parfois je ne sais pas quoi en faire. C'est excessivement frustrant, je trouve ! À croire que l'on n'est jamais content. Blague à part, je crois surtout que pour le moment je ne suis pas encore en phase avec ces nouvelles habitudes, ce nouveau rythme de vie qui sont les miens. Je veux tellement être occupée afin de ne pas trop penser que j'en viens à ne pas forcément bien exploiter mon temps. C'est surtout que j'en oublie les bases. Ces fondations qui font que tout le reste peut résister. Tenir bon. Comme par exemple, l'écriture. Écrire, j'en ai besoin. Je le sens, les mots me rongent de l'intérieur tant que je ne les fais pas sortir. Et pourtant, cela m'arrive souvent ces derniers jours de ne pas avoir le courage de me mettre devant le clavier. Allez comprendre. Plus logique que moi, tu meurs.
Je prends conscience qu'il faut que je m'autorise de temps en temps à ne rien prévoir sur une journée entière. D'envisager cette journée comme des instants privilégiés de réflexion. De calme. Propices au bien être. Il faut donc pour cela que je fuis la facilité comme rester plusieurs heures devant la télévision, ce qui est en soit plutôt improductif. D'accord, ça vide la tête mais le soir venu, la frustration fait son entrée en scène. Culpabilisante. Moralisatrice au possible.
Bref, tout cela pour dire que parfois, quel que soit le contexte, j'ai l'impression que nous ne prenons pas le temps. Qu'il semble parfois bon de remette au lendemain quand ce n'est pas le moment. Que l'on a d'autres choses à faire de plus important. Tout ça. Tout ça. Mais en réalité, prendre ce temps là, précieux, c'est sans doute être plus efficace pour tout le reste par la suite. Pour tous ces moments où il faut être productif. Concentré. Prendre son temps pour les choses importantes est sans doute la meilleure des solutions.
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Et vous, prenez-vous le temps ?