J'ai repensé au fait que par le passé je tenais un journal intime, suite à la lecture de l'article de i feel blue. Cela remonte à très longtemps, à l'époque j'étais ado mais je m'en souviens encore très bien. Je me vois encore assise devant mon bureau le soir à écrire dans ce journal à chaque fois qu'il se passait quelque chose dans ma vie. Les bonnes, comme les mauvaises. Et on sait tous, qu'à cet âge là, le moindre événement prend des proportions complètement ridicules démesurées.
En repensant à ce que j'avais l'habitude d'écrire, j'ai pris conscience d'une chose. Vers quatorze-quinze ans, c'est pile poil à ce moment là que la maladie a commencé à prendre un peu plus de place dans ma vie. Un peu beaucoup même. Pourtant, je réalise que pas un mot n'est écrit à ce sujet dans mon journal intime. Aucune allusion à la maladie et les difficultés que je pouvais traverser à cause d'elle. Nada. En fait, aujourd'hui, ça me surprend un peu.
Mais je pense qu'à ce moment là de ma vie, je n'étais absolument pas capable de mettre des mots dessus. De seulement m'exprimer sur ce sujet. C'était tabou. J'étais plutôt du genre à exprimer mon ressenti par une grande colère ou une certaine agressivité. Envers tout, et tout le monde. C'était ma façon à moi de me battre contre ce qui m'arrivait. Par contre, dans mon journal intime, j'étais une adolescente comme les autres. Avec les préoccupations liées à cet âge là. Comme qui était encore ou non ma copine. Pour quel garçon j'avais flashé. Et je peux vous dire qu'il y en a eu des prénoms de barrés dans ce journal. Parce qu'on change vite d'avis à cet âge là...
Toujours est-il que j'ai toujours beaucoup aimé écrire. Coucher sur le papier des souvenirs, des ressentis, des moments de doute, de joie. Cela a toujours eu sur moi un effet libérateur. Se libérer de certaines choses par l'écriture. L'ouverture de mon blog il y a quelques années n'est probablement pas anodine. Oh ça, non. À cette époque là, j'avais un grand besoin d'écrire. De partager. Et je crois que c'est une des meilleures décisions personnelles que j'ai pu prendre.
Parce qu'écrire sur ce blog m'a beaucoup apporté. Grâce à lui, j'ai appris à mieux me connaître. J'ai découvert que là où par le passé, je n'arrivais pas à poser des mots sur ma maladie et tout son parcours, aujourd'hui j'en ressens le besoin. Et le faire, m'a rendue plus forte. J'assume bien mieux qui je suis. Je n'ai plus peur du regard des autres. Je n'ai plus peur de dire ce que je pense ou ressens.
Et puis, bien sûr, ce blog m'a donné la possibilité de faire de jolies rencontres. Même si elles ne sont en majorité que virtuelles, c'est fou la place que chacun a pris dans ma vie. Mon quotidien. Échanger des expériences avec les autres est vraiment hyper enrichissant. C'est un peu comme une deuxième famille. Cet univers fait désormais partie de moi à part entière. Je ne m'imagine pas sans lui.
En fait, malgré les années qui sont passées depuis mon adolescence, les choses n'ont pas vraiment beaucoup changé. J'aime toujours passer des heures entières à écrire. Alors bien sûr, aujourd'hui ce sont des mots d'adultes. Sans retenue, ni pudeur. Mais j'aime bien me dire que je tiens toujours un journal " intime ". Même si je vous l'accorde, il n'est plus si intime que ça puisqu'en libre accès sur internet. Mais justement, cette dimension me plait beaucoup (et puis, je suis libre d'y écrire uniquement ce que je souhaite - ou non). Ce libre accès justement permet d'échanger avec les autres et de bien souvent trouver du soutien dans les expériences de chacun. Et ça, j'avoue que ça me plait bien.
♥ ♥ ♥
Et vous, vous tenez un journal intime ?