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Je vous laisse découvrir mon blog où vous trouverez les témoignages, anecdotes et coups de gueule d'une presque trentenaire en situation de handicap qui essaie d'attraper les instants de vie au vol ! Écrire me fait du bien et échanger encore plus ! Alors n'hésitez surtout pas à réagir... Mon message est clair: dédramatisons la maladie ou le handicap. Faisons en une force !

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 18:38
J’ai testé pour vous : aller à un entretien d’embauche sans prévenir de mon handicap.

Ce début d’année est assez riche en réflexions et en questionnements, je dois dire. Ce que je vis en ce moment me pousse à m’interroger sur tout un tas de choses. J’ai comme un besoin viscéral de foutre un grand coup de pieds dans plein de sujets, de ne plus prendre certaines choses pour acquises. C’est donc comme ça que je me suis mise à repenser à tous ces moments où je suis amenée à rencontrer des personnes pour la première fois, que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel. Depuis des années, j’ai pris l’habitude de faire en sorte que mon interlocuteur sache que je suis en fauteuil roulant avant la rencontre.

 

Je me suis demandée : Pourquoi fais-je cela ? Est-ce pour m’éviter une mauvaise réaction de la part des gens ? Est-ce pour préserver l’autre de la « surprise » et donc d’un potentiel malaise ? Je crois que je dirais un peu tout cela à la fois. Et puis, c’est une habitude que j’ai gardée avec le temps, sans m’interroger en permanence sur le pourquoi du comment je faisais cela. Sauf que ces derniers jours, je ne suis plus vraiment en phase avec cela. Bien sûr, dans certains cas, je suis obligée de me renseigner sur l’accessibilité des lieux où je dois me rendre et donc par la force des choses, mon interlocuteur a connaissance du fait que je suis en fauteuil roulant. C’est une manière indirecte de le dire, en gros.

 

Actuellement, je suis à la recherche d’un nouveau poste et suis donc amenée à programmer des entretiens d’embauche. La question s’est alors posée de savoir si, oui ou non, j’allais prévenir la personne qui allait me recevoir que je suis en fauteuil roulant électrique. Allez savoir pourquoi, une petite ampoule s’est allumée dans ma tête et j’ai voulu me lancer le défi de ne pas le faire. Pour précision, je connaissais déjà le lieu où auraient lieu les rendez-vous et avais la garantie que je ne rencontrerai aucune difficulté d’accès. Pour une fois, je voulais partir d’une feuille vierge, sans a priori. J’ai toujours pensé que mon handicap ne me résumait en aucun cas et que je déteste que l’on me mette dans une case. Pour cette recherche, je veux juste être une femme architecte et non plus, la femme architecte en situation de handicap. Grosse nuance, vous en conviendrez. Je crois que le plus important est de mettre en avant mes compétences.

 

J’ai donc pris ce défi comme une investigation personnelle. Une manière de tester un peu comment les gens gèrent le handicap à notre époque. Alors, bien sûr, une telle démarche ne va pas sans un certain nombre de questions. Voici un échantillon des questions qui ont pu me traverser l’esprit avant de passer à l’acte. Allais-je être à l’aise avec cette situation ? Est-ce que d’une certaine manière je ne me rajoutais pas une pression supplémentaire pour l’entretien ? Comment allait m’accueillir mon interlocuteur ? N’allait-il pas être mal à l’aise ou carrément faire un blocage ? Que répondrais-je s’il me demandait pourquoi je ne l’ai pas prévenu de ma situation ?

 

Je précise que j’ai délibérément écrit cette première partie d’article avant ces rendez-vous afin de garder une vision objective du sujet, sans être influencée par ma nouvelle expérience. Je voulais être claire avec les objectifs attendus de ce défi que je me suis lancé et ce qu’il en est réellement ressorti...

 

--------

 

 

J'ai récemment passé deux entretiens pour du travail et je vais donc vous relater ces deux expériences qui se sont révélées être très différentes l'une de l'autre.

 

 

- Expérience numéro 1 -

 

Je me présente à l'accueil, on m'indique que la personne va venir me chercher pour ensuite monter dans le service. C'est un homme qui se présente à moi, je lui confirme que je suis bien la personne qu'il attend. Je dois dire que son accueil a été un peu froid ou distant, je ne sais pas vraiment quel mot employer. Sans doute la surprise de ma « situation » ou peut-être tout simplement le fait de rencontrer pour la première fois une personne. Nous avons ensuite pris l'ascenseur pour nous rendre dans son bureau.

 

Avant le rendez-vous, j'avais envoyé mon CV comme demandé. Je précise que sur mon CV, j'indique la mention « RQTH », ce qui signifie « Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé ». Il s'avère qu'il n'avait pas pris la peine de jeter un œil à mon CV, il n'avait donc pas pris connaissance de cette information.

 

Une fois arrivé dans son bureau, il m'indique qu'une deuxième personne va se joindre à nous pour l'entretien. C'est une femme et pour le coup, son accueil a été beaucoup plus chaleureux. Je ne vais pas vous faire le détail de l'entretien, je vais simplement vous dire qu'aucune question ne m'a été posée au sujet de mon handicap. Il n'a simplement été question que du contenu du poste. La seule chose qui pouvait éventuellement être en lien direct était le fait que je demande si le poste nécessitait beaucoup de déplacements. C'est la seule fois où ils m'ont demandé si cela pourrait me poser des soucis ou non.

 

Je conclue donc cette première expérience en ayant un sentiment plutôt positif où j'ai eu l'impression que l'on s'attardait plus sur mes compétences que sur mon handicap.

 

 

- Expérience numéro 2 -

 

Ce deuxième rendez-vous avait lieu dans le même bâtiment, au même étage. J'ai donc également attendu dans le hall que la personne vienne me chercher. Il s'avère que c'est l'assistante de service qui est venue m'accueillir. Elle a tout de suite été très souriante et accueillante. Elle m'a fait patienter dans une salle où il était plus facile selon elle d'accéder avec le fauteuil. La personne que je devais rencontrer est ensuite arrivée. Pas de réaction particulière en me voyant mais j'ai très vite compris pourquoi. Cette fois, il ne m'avait pas été demandé mon CV avant le rendez-vous. Sauf que mon interlocutrice tenait dans sa main mon CV, j'ai su ensuite que ses collègues lui avait donné et avait même évoqué le fait qu'ils m'avaient rencontrée précédemment. Elle savait donc que je suis en fauteuil.

 

Encore une fois, je ne vais pas rentrer dans le détail de l'entretien. Je vais par contre évoquer de suite la partie qui répond le plus concrètement à mon investigation personnelle. La personne m'interpelle sur le fait que j'ai indiqué sur mon CV le statut RQTH, je lui indique qu'en effet je n'ai aucun complexe par rapport à cela. Elle me précise ensuite « qu'elle a déjà au sein de son service 3 « TH » (travailleurs handicapés) et qu'elle atteint un peu les limites du truc ». Assez vite, je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'elle entend par le « truc ». Est-ce le quota ou le nombre de personnes handicapées ? Toujours est-il qu'elle m'indique que ces personnes sont souvent absentes et que cela lui cause du souci...

 

Arrive le moment où elle en profite pour me dire qu'elle a besoin de savoir si je serais moi-même amenée à être régulièrement absente et pour de longues périodes. Là, je suis perplexe. Je suis partagée entre lui rentrer dedans ou lui faire la réponse « politiquement correcte ». J'ai choisi la deuxième option, en lui disant que « non, je ne suis jamais absente et que je croise les doigts pour que cela soit toujours le cas ». Sauf que quelques secondes après, j'étais incapable de me concentrer sur autre chose, j'étais sous le choc qu'elle ose me poser une telle question en entretien. Je lui ai donc indiqué que « sa question était quand même délicate et que je me demandais si je lui avais répondu que oui, je serai souvent absente, aurait eu comme conséquence que je ne serais pas retenue pour le poste ». Elle s'est empressée de me répondre « qu'évidemment que non, que c'était simplement pour pouvoir maitriser son plan de charge ». Je vous laisse interpréter cette réponse comme vous le souhaitez, j'ai ma propre opinion.

 

La suite de l'entretien n'a pas été très productif pour moi, je ne pouvais m'empêcher de bloquer sur l'échange que l'on avait eu juste avant sur le sujet du handicap. La personne m'a raccompagnée en bas et m'a indiqué que je pouvais la recontacter si j'avais la moindre question.

 

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Vient maintenant le moment du bilan de cette investigation. Je dois avouer que je reste assez décontenancée par cette deuxième expérience. Je ne pensais pas que je serais confrontée à une telle discrimination lors d'un entretien. Je m'étais préparée à ce que la personne qui m'accueille soit un peu mal à l'aise au départ, qu'elle ne sache pas trop comment s'y prendre avec moi. Mais là, j'ai malheureusement pu constater que l'accueil d'une personne en situation de handicap au sein d'un service est encore trop souvent synonyme pour le manager de soucis à venir. Cette vision est extrêmement réductrice car au lieu de parler de compétences, de qualités potentielles du candidat, on s'arrête à son handicap. Encore une fois, cette éternelle habitude de mettre les choses et les gens dans des cases. Cela me déçoit beaucoup. J'avais espéré qu'en 2017, les choses auraient évolué dans ce domaine. Que le handicap ne ferait plus aussi peur, qu'il ne serait plus un frein...

 

Je crois que beaucoup de progrès restent à faire concernant les managers qui font passer les entretiens d'embauche. Ils devraient être davantage formé à ce genre de choses car cela nécessite une attention un peu particulière. Il est important de savoir de quelle manière aborder la question du handicap durant un entretien, sans être indiscret voire discriminant. Je pense qu'il est tout à fait normal de l'aborder, je n'ai d'ailleurs aucun souci habituellement à le faire. Mais pas comme cela a été fait lors de cet entretien. J'aimerais qu'il soit uniquement question de compétences pour un poste et non pas immédiatement des complications éventuelles que cela va engendrer pour un service ou un supérieur hiérarchique. En fait, tout simplement être reçu et évalué comme un autre candidat.

 

Définitivement, je trouve que la question qui m'a été posée était déplacée et discriminante. Elle n'aurait jamais dû être posée de cette manière là, aussi frontale. Je pense qu'il est tout à fait possible d'aborder les choses autrement et de manière bien plus positive et bienveillante. Par exemple, en abordant les choses particulières qui pourraient être mises en place afin d'accueillir une personne en situation de handicap dans de bonnes conditions, demander si elle a besoin d'un aménagement de ses horaires, etc... Mais en aucun cas, poser la question de la façon dont elle a été posée, en pointant du doigt que si des absences liées au handicap sont prévisibles, cela pourrait poser des difficultés...

 

Pour conclure, je reste quoi qu'il arrive contente d'avoir mené cette petite enquête de terrain afin de répondre à certaines de mes questions. Sur les deux expériences, une s'est quand même bien passée. Pour autant, cela me conforte toujours dans l'idée qu'il est encore essentiel de sensibiliser à ce sujet du handicap et de la prise en charge éventuelle qu'il nécessite. La question de la place d'une personne en situation de handicap au sein de la société garde plus que jamais tout son sens. De même que la question de donner le même accès aux services à tous, quelques soient leurs situations. Voila, ce sera le mot de la fin...

 

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Quelle est votre opinion sur le sujet ?

Avez-vous déjà été confronté à des situations difficiles lors d'un entretien ?

 

N'hésitez pas à commenter et à partager car je pense qu'il n'y a que comme cela que l'on peut avoir un espoir que les mentalités évoluent et que les regards changent.

* Source image

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commentaires

C
Je conçois qu'il n'est pas toujours facile de se rendre à un entretien lorsqu'on a un handicap, car en temps normal tout le monde stresse alors dans ce cas on a plus d'appréhension.<br /> Sinon merci pour ton partage d'expérience. Quant aux paroles de la personne disant qu'elle atteint un peu les limites du truc n'était vraiment pas approprié, elle aurait dû le dire vraiment autrement.<br /> Bon courage à tous!
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P
"atteint les limites du truc" m'aurait choquée et m'aurait cloué le bec... à la question "est ce que vous serez absente souvent", je serais capable de dire que même la tête sous le bras je serais là" mais ce n'est pas vrai. Il y a des jours où je n'arrive pas à tenir sur mes jambes, mais j'essaierais de proposer par exemple de travailler à la maison dans ces moments là, pour donner une ouverture à la question (ou une fermeture....) Sur mon cv je n'ai en tout cas pas indiqué la reconnaissance de travailleur handicapé, pour que mon cv ne vole pas à la poubelle juste pour ça, c'est dire la confiance que j'ai en les gens... par contre, dès que je dois serrer la main à quelqu'un, c'est déjà le hic... une fois j'ai caché ma main sous ma pochette pendant tout un entretien pour ne pas montrer (bon c'était un entretien avec le doc de la mdph parce que je voulais qu'il m'enlève l'incapacité de travail qu'il m'avait mise un an avant pour cette durée, donc j'ai un peu triché pour me donner une chance on va dire...) Et j'ai remarqué que j'étais aussi rapide que quelqu'un d'autre quand je tape sur un pc, j'utilise juste ma main différemment mais le résultat est identique. par contre je fatigue plus vite que quelqu'un et sur la durée, je perds ma vitesse. On en revient toujours au même... dire, pas dire, je ne saurai jamais ce qui est le mien. Je me dis peut-être que ça dépendra de la personne que j'aurai en face de moi et que soit je tomberai sur une imbécile comme l'autre avec ses "trucs" :/ , soit sur quelqu'un qui me donnera une chance. Mais pour le coup, j'y vais toujours sans qu'on sache quoique se soit. Ce n'est pas toujours une réussite. Dans un centre de dialyse, la bonne femme n'arrêtait pas de regarder mon bras (si j'avais eu la peste, j'aurais été regardée pareil, j'ai même pensé dire que ce n'était pas contagieux), j'étais là pour un stage, je n'ai rien dit, j'ai essayé de mettre en valeur ce que je sais faire pour compenser :/ 1 semaine après, j'avais en réponse que finalement elle ne cherchait plus de stagiaire... mouais... c'est ça...
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L
Bonjours Élodie,<br /> hier, nous avons lu ton post de blog au cours de Madame Koch. Nous trouvons ton message très cool et nous pensons que tu es très courageuse que tu partages tes expériences concernant ton handicap avec tout le monde sur Internet. En plus, nous partageons tes sentiments en ce qui concerne ta situation dans ce deuxième entretien d’embauche. C’est très injuste de la part de l’entreprise de préférer ton handicap à tes compétences professionnelles. Comme tu essaies à combattre la discrimination contre les personnes handicapées, tu as valeur d'exemple pour nous. À notre opinion ça serait essentielle de changer la société concernant la discrimination des personnes handicapées au marché du travail. C'est important que les patronnes se concentre premièrement sur les compétences des personnes et pas sur l’état physique. Nous avons beaucoup de questions concernant ta vie avec ton handicap:<br /> Est-ce que tu as une maladie? Est-ce que tu te sens restreinte dans ta vie quotidienne? Nous aimerons bien savoir plus sur ton handicap, peut-être que tu peux nous raconter un peu plus. <br /> Nous espérons que tu trouveras un emploi dans lequel tu n’es pas discriminée. <br /> <br /> Amicalement,<br /> les élèves de Mme Koch d’Allemagne :)
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M
Bonjour les élèves de Mme Koch !<br /> Je suis contente de lire votre message et que réfléchir à ce sujet vous ait plu ! Vous avez raison, la société doit encore faire évoluer le regard qu'elle porte sur le handicap et en particulier dans le monde professionnel.<br /> Pour vous répondre, oui, je suis atteinte d'une maladie qui m'empêche de marcher depuis plusieurs années maintenant. Je dépends de l'aide d'autres personnes pour certaines choses tous les jours (me laver, m'habiller, préparer les repas, et d'autres choses encore). <br /> Que voudriez-vous savoir sur le handicap ?<br /> Merci pour vos encouragements, à bientôt.<br /> Elodie
S
j'aime beaucoup ta réflexion car pour ma part mes limitations ne paraissent pas. Depuis plusieurs années je souffre de fibromyalgie et de spondylite ankylosante ce qui fait que physiquement rien ne paraît mais je suis présentement en arrêt de travail depuis plusieurs mois et éventuellement je devrai changer de travail et j'aurai probablement à faire face à certaines questions comme: peut-on penser que vous risquez de vous absenter fréquemment du travail? etc......<br /> <br /> Est-ce qu'ils ont le droit de poser ce genre de question? car si je me présente pour un emploi c'est parce que je suis convaincue que je pourrai le faire.<br /> <br /> Mais dans ma tête je ne suis pas rendue là car je n'accepte pas encore les limitations et la douleur présente 24/24.<br /> <br /> Je t'admire pour ta détermination.<br /> <br /> Sisi
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M
Merci Sylvie ! Selon moi, non, ils n'ont pas le droit de poser cette question. Elle n'a pas sa place lors d'un entretien où l'essentiel devrait être les compétences ! Comme tu le dis, si on se présente, c'est que l'on se sent capable d'assurer le poste... Bon courage.
E
Coucou<br /> Je suis actuellement en recherche d'emploi, et je suis tombée par hasard sur ton blog. J'ai les mêmes difficultés que toi, sauf que :<br /> - je vais fêter mes 55 ans dans 2 jours !<br /> J'ai donc une RQTH depuis quelques années, maladie qui malheureusement a évolué. Mais la mienne ne se voit pas et si je ne le dis pas, on ne peut deviner sauf si on me demande de faire certaines choses. Je ne peux donc effectuer certaines tâches, mais avec mes compétences, je devrais ne pas le faire. Enfin .. normalement ! <br /> Du coup, je suis aussi mitigée. Dois-je avouer que j'ai une RQTH (je ne la mentionne pas dans mon CV car celui-ci a forcément des "trous" que j'ai essayé de combler tant bien que mal) sachant que j'ai été malade et qu'il a fallu du temps pour me remettre sur pied ! Aujourd'hui, je vais mieux (ouf ! il fut temps !) et j'ai l'intention de retravailler (surtout pour le gain que ça apporte, je n'ai pas droit à l'AAH), je ne touche que le RSA (absente trop longtemps mais c'est difficile d'expliquer tout cela sans regards de travers et incompréhensions des biens portants). Pour me loger, je n'ai pas eu le choix que d'habiter loin d'une grande ville, donc à la campagne. Ce qui nécessite un véhicule en bon état de marche, mais refroidit les employeurs à cause de l'éloignement. Et, j'ai des diplômes (les handicapés ne sont pas incultes ! non mais !), pas toujours facile à caser non plus ! Bref ... ça fait très longtemps que je n'ai pas eu d'entretien, j'espère en avoir prochainement (j'ai envoyé des tas de candidatures) mais il est difficile d'apporter une réponse, ma maladie ne se voit pas, je la vis.
Répondre
M
Bonjour, merci d'avoir partagé un peu ton expérience avec moi. Je comprends ton interrogation sur le fait de vouloir indiquer ou non ta RQTH sur ton CV ou le dire au recruteur. Chacun doit faire ses propres choix à ce sujet, tout dépend si tu estimes que cela peut t'apporter quelque chose de le dire (comme un aménagement de poste adapté à ta situation...). Tu as du te loger à la campagne à cause du prix des loyers en ville ou pour d'autres raisons ?<br /> Bon courage dans ta recherche en tout cas :)
F
Salut,<br /> Ton article m'a interpelée, car je suis non-voyante, j'ai 31 ans et je me suis beaucoup posé la question que tu t'es posée, faut-il annoncer ou non que je suis non-voyante avant mes entretiens.<br /> Je suis musicothérapeute et mes entretiens d'embauch ont tous été très différents, mais depuis toujours j'ai fait le choix de ne pas annoncer mon handicap avant.<br /> Il est marqué en toutes lettres sur mon CV : bénéficiaire de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Il y a donc moyen de se poser la question avant de me recevoir en entretien, je ne mens pas sur la marchandise lol.<br /> Très à l'aise avec mon handicap, je suis assez blindée à toute sorte de réactions lorsque les gens le découvrent et ça ne m'a jamais fait peur.<br /> <br /> Ma démarche a été un peu inverse de la tienne, je me suis posé des questions à ce sujet sur le tard, pour me demander au contraire pourquoi je n'annoncerais pas l'info avant. Est-ce que je n'assume pas la possibilité d'être refusée avant même d'avoir pu rencontrer la personne ? Est-ce que je ne suis pas malhonnête ? Est-ce que j'aurais peur et repousserais le plus tard possible la confrontation avec le problème ?<br /> J'ai fini par me répondre à moi-même par la négative à toutes ces questions. Non, si je ne veux pas annoncer mon handicap avant, c'est simplement parce que j'ai envie de me laisser une chance de convaincre par mes compétences, par ma façon de présenter les choses et la façon dont je présente, moi, mon apparence, ma capacité à parler... Je ne veux pas que quelqu'un me ferme la porte avant même de m'avoir rencontrée, alors que cela se trouve, la rencontre changera son opinion sur les aveugles, ou tout au moins sur une aveugle en particulier.<br /> <br /> Mais oui, il faut se blinder, s'attendre à tout, et encore je le trouve soft, ton second entretien, à côté de choses que j'ai vécues ou entendues... Le handicap fait peur, est mal perçu, mal connu, et c'est un combat du quotidien pour nous de rétablir la réalité.<br /> <br /> Mon premier choc face à la réalité, ça a été pour mon premier stage en psycho. C'était un de mes profs, que j'estimais beaucoup, qui m'avait donné le contact d'une psychologue scolaire qui prenait des stagiaires. Contact téléphonique impeccable, la femme très emballée par mon profil, moi très emballée par le stage. Elle veut me rencontrer, mais je n'ai pas de souci à me faire me dit-elle, pour elle c'est tout bon.<br /> J'arrive pour mon entretien, je sens directement le froid, quand elle me découvre avec ma canne blanche. Un vrai froid, celui qui donne la sensation d'un coup de poing. Mais je souris, je ne me démonte pas. La psy me demande de l'attendre quelques minutes dans le hall, elle a quelque chose à faire, elle revient. Bon, je trouve ça un peu curieux, mais pourquoi pas.<br /> Elle revient trois minutes plus tard et elle me dit :<br /> "Bon, je ne vais même pas vous faire monter dans mon bureau, j'ai une ancienne stagiaire qui vient de me recontacter hier pour un nouveau stage et je l'ai acceptée, je ne peux donc pas vous prendre."<br /> Je repars un peu contrariée. Si elle a eu l'appel la veille, elle aurait pu me prévenir pour que je ne traverse pas tout Paris pour rien, en loupant deux heures de cours, juste pour apprendre ça. Mais tu vois, le pire, c'est que naïve comme je suis, je l'ai vraiment crue et me suis juste dit que c'était tant pis pour moi.<br /> Le lendemain, je retourne à la fac et à peine quelques minutes après mon arrivée, je me fais harponner par mon prof, celui qui m'a donné le contact et que j'apprécie beaucoup. Il m'entraîne dans une salle vide et je sens tout de suite qu'il est furax de chez furax. Ca me fait un peu peur et je me demande ce qui se passe, il a toujours été très gentil avec moi. Et là, il se met direct à m'engueuler :<br /> "Alors comme ça j'apprends que vous vous êtes rendue à votre premier jour de stage sans jamais avoir prévenu que vous étiez non-voyante ? Florie, vous vous rendez compte à quel point c'est irrespectueux ? Pour qui je passe, moi, c'est moi qui vous ai mise en contact."<br /> Et ça poursuit sur des reproches à n'en plus finir, qui auraient été effectivement légitimes, si jamais je n'avais parlé de mon handicap avant de me pointer pour mon premier jour. Sauf que c'était faux, je m'étais seulement rendue à un entretien d'embauche. Sauf que non contente de m'avoir refusée uniquement en voyant ma canne blanche, cette femme m'a calomniée, discréditée aux yeux de quelqu'un qui m'appréciait, uniquement parce qu'elle n'a pas supporté d'être incapable de se confronter au handicap.<br /> J'ai expliqué à mon prof que c'était faux, que je n'aurais pas pu me pointer pour mon premier jour sans avoir eu un entretien préalable, et que même si ça avait été le cas il était évident que j'aurais prévenu de mon handicap, ne serait-ce que pour des soucis pratiques d'adaptation... Mais le doute était semé dans son esprit et je ne sais pas jusqu'à quel point il a fini par me croire ou non...<br /> Pour un premier contact avec le monde du travail, ça a été rude. Le mensonge, la fourberie de cette personne, c'est ça qui m'a complètement bouleversée, bien plus que le refus d'une personne handicapée, ça je m'y préparais déjà depuis mon enfance.<br /> <br /> Il y a eu mon oral à la PJJ. Je voulais devenir éducatrice à la protection judiciaire de la jeunesse. J'ai obtenu mes écrits avec de super notes. J'ai effectué tous mes stages sans encombre. J'ai passé mon oral de groupe et ai été admise avec des commentaires très positif.<br /> Et puis il y a eu le dernier oral, 30 minutes face à un jury. Je l'avais bien préparé, j'avais préparé tant mes motivations et ma vision du métier d'éducateur à la PJJ que les questions qui allaient inévitablement toucher mon handicap, la façon dont je pouvais le gérer face à des jeunes difficiles... Je savais reconnaître mes faiblesses et les choses qu'effectivement, je ne pourrais jamais faire. Je savais aussi mettre en valeur les atouts que je pouvais apporter à une équipe. Mais rien ne m'avait préparé à ce que j'ai vécu ce jour-là.<br /> Sur 30 minutes d'entretien, on a passé 5 minutes à évoquer mes motivations... et 25 à évoquer mon handicap. Ce n'était pas des questions pour savoir comment j'appréhendais les choses, ou même comment je pouvais m'adapter à un poste. Non, c'étaient des questions de plus en plus pièges pour m'amener à comprendre en quittant la pièce que je n'avais absolument rien à faire là, que j'étais inconsciente et idiote d'avoir même osé présenter ce concours... Alors qu'il y avait les écrits, les stages, l'oral collectif... Alors que j'avais à mon actif un stage en pédopsy, mon BAFA...<br /> A aucun moment on ne m'a rien demandé de tout ça, de mes compétences. On m'a demandé pourquoi je passais un tel concours en étant non-voyante... Comment je pensais que je serais capable de travailler avec des adolescents. Si j'avais conscience des barrières que posaient mon handicap. Et ce pendant 25 minutes.<br /> Inutile de te dire que je n'ai pas eu le concours.<br /> <br /> Une fois, pour un entretien d'embauche pour un poste de musicothérapeute dans un centre pour enfants handicapés mentaux, bien qu'on m'ait reçue très gentiment, posé un tas de questions pertinentes et qu'on n'ait fait aucun plat de mon handicap, la recruteuse a fini par me demander :<br /> "Pourquoi vous n'avez pas prévenu que vous étiez non-voyante ?"<br /> J'ai répondu assez simplement et honnêtement, que je ne pensais pas que c'était un élément déterminant et que de toute façon, il serait instantanément visible à mon entretien. J'ai demandé si ça posait un problème, elle m'a répondu que non, bien sûr que non, mais que quand même, si je l'avais dit, ça aurait été plus simple. Je n'ai évidemment pas été embauchée.<br /> <br /> Il y a enfin eu mes deux entretiens pour le CDI que j'ai eu pendant trois ans dans une clinique psychiatrique. Là, incroyable. Je n'y croyais même pas, en ressortant. Une fois avec la DRH, une fois avec la directrice. Un accueil super chaleureux. On ne m'a posé des questions que sur mes compétences, mes acquis, ma façon de travailler. Les seules questions sur mon handicap, très pertinentes, ont concerné les besoins que je pouvais avoir en matière d'adaptation de poste. On était plusieurs candidats, c'est moi qui ai eu ce poste. J'étais ravie, vraiment. C'était donc possible !<br /> Et puis... Eh bien j'ai passé trois ans là-bas, trois ans où je me suis battue pour qu'on adapte mon poste. Trois ans où la direction a freiné des quatre fers. Trois ans de galère, où je n'avais accès ni aux dossiers patients, ni aux plannings. Trois ans où je travaillais dans le vent, parce que je ne pouvais rédiger aucun compte-rendu, le logiciel médical étant totalement inaccessible sans lecteur d'écran adapté.<br /> J'ai fini par démissionner, épuisée par la situation.<br /> <br /> Alors voilà, voilà le monde impitoyable dans lequel on vit et les murailles que l'on doit abattre. Pourtant, je ne perds pas espoir. Pourtant, je continuerai d'aller à mes entretiens sans avoir signalé que j'étais aveugle. Bien sûr, je me suis demandée si je ne m'épargnerais pas d'inutiles souffrances en prévenant. Mais je reste convaincue que l'on peut faire changer les gens, changer la vision qu'ils ont du handicap et qu'on n'y arrivera pas si on ne prend pas le taureau par les cornes.<br /> <br /> Je te souhaite tout plein de courage, de persévérance, et tout plein de bonnes choses.<br /> Au plaisir d'échanger et de te lire dans tes autres articles.<br /> <br /> Flo
Répondre
M
Bonjour Flo, un grand merci pour ce long commentaire racontant ta vision des choses et tes expériences. Je pense comme toi qu'il est important de mettre en avant d'abord les compétences, l'attitude, etc plutôt que le handicap. Celui-ci ne devrait pas nous définir, quel qu'il soit. <br /> Je suis choquée de lire la réaction qu'a eu ton prof !! De quel droit a-t-il pu te faire un reproche pareil ?! C'est honteux. Et la psy qui ment au lieu d'assumer le fait que tout cela l'a mise mal à l'aise... <br /> J'aime beaucoup ta conclusion, je te souhaite bonne chance pour la suite. Au plaisir de te lire !<br /> Elodie
S
Coucou,<br /> Je découvre ton blog et ton article grâce à Hellocoton. Je le trouve intéressant et assez hallucinant aussi dans le cas n°2. Ce n'est pas normal, c'est comme quand l'employeur demande à la femme si elle compte tomber enceinte prochainement, il y a comme un bug là-dedans... quel rapport avec les compétences de la personne ?<br /> Merci pour ton témoignage en tout cas et bravo pour ce bel article !<br /> Bisous à toi :)
Répondre
M
Exactement, on pourrait tout à fait faire le parallèle avec la question sur la grossesse potentielle. Ces questions ne devraient même pas avoir leur place lors d'un entretien... Merci pour ton commentaire :)
F
Ton article m'a interpelé car moi aussi je suis architecte et reconnue handicapée. <br /> De mon point de vue, il faut que tu te blindes. Le monde du travail n'est pas forcement bienveillant et celui des archis encore moins. Nous sommes des "Ressources" humaines. L'employeur, meme s'il peut etre plus ou moins sensible, nous recrute d'abord pour notre rentabilité. <br /> A nous de prouver qu'on est la personne qui répond à ses attentes. Le handicap est quelque chose qui inquiète le recruteur car il n'en connait pas les conséquences et ne sait pas toujours comment agir envers une personne "differente". Faire semblant de rien voir ? Poser des questions et être jugé discriminant ? S'il reste politiquement correct, je pense qu'il aura encore des doutes sur nos capacités et (toujours de mon point de vue) il n'y a rien de pire que le doute pour se faire écarter d'un job. Personnellement, j'ai pris le parti d'annoncer la couleur : oui j'ai un handicap, non ça m'impactera pas mon travail. J'ai juste besoin de ça, ça ou ça. Je rassure aussi sur la question des absences. Puisqu'il n'a pas le droit de poser les questions qui dérange (mais qu'il se pose quand même) je lui réponds sans qu'il les formule. <br /> Et paradoxalement, ce qui joue le plus en ma defaveur n'est pas mon handicap mais le fait que je sois une femme, dans la trentaine et sans enfants ! Il y a tant de manieres d'etre discriminée...
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M
Je suis d'accord avec toi sur le fait que l'employeur peut avoir des doutes, seulement il a aussi le droit d'être respectueux dans la façon d'aborder les choses. Comme tu le dis, le handicap peut faire peur. La discrimination peut en effet être multiple, surtout en tant que femme ! J'aimerais que le handicap puisse être vu comme une force, une espèce de valeur ajoutée et non un frein à l'embauche... Mais je crois que beaucoup de chemin reste encore à faire dans ce domaine !
M
Je suis une ancienne Responsable de Recrutement en phase de reconversion (community management). <br /> Lors de ma carrière, je n'ai jamais été amenée à rencontrer de candidats en fauteuil. Cependant j'ai du effectuer des entretiens avec des candidats sourds et non voyants. A chaque fois que j'ai contacté des personnes ou était mentionné sur le CV : RQTH, je n'ai pas demandé plus de précisions. En revanche, lors de l'entretien, je demandais si la personne avait besoin d'un aménagement de poste. <br /> Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser lors d'un premier contact que tu es en fauteuil. Des cons, il y en a partout. Lorsque je rencontre des gens pour la première fois, je ne leur indique pas que je suis brune et que j'ai des lunettes. Même si j'exagère sur l'exemple, je pars du principe que si tu postules a un poste en particulier, c'est que tu t'es renseignée sur le sujet : accès ou autres contraintes spécifiques.<br /> Merci d'avoir testé et surtout d'avoir partagé ton expérience ! <br /> A bientôt !
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M
Je rejoins tout à fait ton point de vue, si on se présente à un entretien c'est que l'on estime que l'on est capable ! Bonne journée
A
Bonjour, <br /> <br /> je suis ahurie par les commentaires du deuxième entretien... atteint la limite du "truc"... quel truc ?<br /> après je comprend que le recruteur s’intéresse aux conséquences de la pathologie et d’éventuelles absences pour la maîtrise de son planning...Mais ses réflexiosn étaient très mal formulées et maladroites !
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M
Je pense en effet qu'il est tout à fait possible d'aborder cette question de manière beaucoup plus intelligente. Aborder la question du handicap n'est pas un problème en soi, encore faut-il le faire correctement...
O
Bonsoir , plusieurs choses me viennent à l'esprit après la lecture de ton article: <br /> D'abord je ne sais si j'ai vraiment droit au chapitre dans la mesure ou je ne travaille pas car je n'ai pas les diplomes qui me permettraient de faire ce que j'aurais désiré ( enseigner) je fais donc du soutien scolaire en bénévolat afin de me réaliser ... Pour autant j'ai travaillé dans le cadre de contrats aidés toujours dans enseignement ( associations collèges etc) et ai trouvé de l'aide auprès de mes collègues en cas d'inaccessibilités .Mais revenons au sujet .. Je suis révolté par ton deuxième récit et la réaction de la personne t'ayant reçu car , contrairement à certains commentaires .. Il est connu par différentes études que les handicapés ( de manière générale) ne sont pas aussi absent en moyenne que les valides mais MOINS !! Il faudrait verifier mais cela m'a été confirmer en plus par des recruteurs dans la pratique . Ceci peut se comprendre aisément , d'ailleurs,car le travail est une façon de sortir psychologiquement de la maladie . J 'espère m'etre exprimé correctement car suis un peu fatigué ce soir .. passe une bonne nuit et bonne journée demain et merci pour tes articles toujours aussi intéressants
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M
Comme je suis d'accord avec toi, Olivier ! Les préjugés ont la dent dure ! Merci d'avoir partagé ton expérience et ton point de vue :)
M
"contrairement à certains commentaires" J'ose espérer que mon commentaire n'est pas visé... sinon je vais m'expliquer. Je n'ai pas dit que les handicapés étaient plus absents que la moyenne, j'ai dit qu'il me paraissait compréhensible que cette femme le pense étant donné son expérience personnelle (et donc ses statistiques personnelles).
M
A la décharge de la personne du second entretien je pense qu'il est compréhensible que si les autres travailleurs handicapés auxquels elle a eu affaire (et les seuls, vraisemblablement) étaient souvent absents elle se demande si ça sera le cas pour toi (maintenant on peut discuter de la manière de poser la question, du moment, etc.). Et, du coup, découle qu'il est compréhensible que, si tu avais dit que tu serais souvent absente, tu n'aurais pas eu le poste. Il faut bien imaginer aussi que, quand un employé est souvent absent, ça pose des problèmes à l'employeur pour des questions d'emplois du temps, etc. mais qu'il ne peut pas embaucher une autre personne puisqu'il a officiellement son effectif nécessaire et dépense en salaires ce qu'il peut dépenser. Donc ce n'est pas simple non plus pour les employeurs (surtout s'il y a plusieurs personnes souvent absentes dans la même équipe, ça devient encore plus difficile). Mais, encore une fois, on peut discuter de la manière d'aborder le sujet.<br /> <br /> Et, que je sois bien claire, je généralise ici aux personnes souvent absentes (pour maladie, avec de fausses excuses, etc.) et ne dis absolument pas "les TH sont toujours absents, il ne faut pas les embaucher !", que je sois bien comprise sur ce point-là ! Et je pense qu'ici la réaction de la personne découlait pour une grande partie de ses expériences passées.
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M
Quoi qu'il arrive, je pense qu'il est dommage (dangereux ?) de la part d'un recruteur de faire de son expérience une généralité. Cela signifierait qu'on met tout le monde dans la même case, en l'occurrence la case handicap = souci. C'est en cela que cela en devient discriminant puisque cela veut dire qu'il a déjà son idée toute faite, quelles que soient les compétences de la personne handicapée. Cela me dérange beaucoup, je dois dire.
M
C'est vrai que la réaction de la deuxième personne n'est pas très professionnelle. Elle a manqué de tact. Son point de vue se comprend mais j'ai envie de dire l'absentéisme n'a rien à voir avec le handicap - c'est seulement ce qu'elle a expérimenté avec certains de ses employés. <br /> J'apprécie ta démarche Elodie et suis tout à fait d'accord avec toi pour dire qu'au delà de nos handicaps - choix de vie ou autres, ce qui compte avant tout ce sont nos compétences et que seules elles devraient rentrer en ligne de compte dans la cadre d'un recrutement.<br /> <br /> Toutefois ce n'est pas toujours le cas. Lors d'un entretien il y a 3 ans, la DRH m'avait carrément dit qu'en tant que maman solo il allait falloir que je m'organise pour que ma vie de famille n'empiète pas sur la qualité de mon travail. Et que ça n'allait pas être facile! Je lui ai répondu avec un sourire appuyé que j'étais bien entourée!<br /> <br /> Grosses bises Elodie. Je pense bien à toi. Tu vas y arriver. Et oui je confirme il y a encore beaucoup de choses à faire sur le sujet. J'ai justement eu une conversation avec une collègue qui travaille sur le handicap au travail qui me disait que la prochaine étape c'est bien l'éveil des consciences face à une réalité encore méconnue.
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M
En effet, ce qui devrait primer ce sont les compétences et non la situation personnelle du candidat. Malheureusement, je ne suis même pas surprise de ton expérience concernant le fait que tu sois maman solo. Et oui, l'éveil des conscience a encore un long chemin à mener...
M
Ton article m'a beaucoup touché et je trouve ça très courageux de ta part d'avoir passé deux entretiens en ne mentionnant pas ton handicap... Je pense en effet que dans notre société actuelle, tout le monde range tout le monde dans des cases, et c'est dommage, comme tu le précisais...<br /> Et c'est dingue aussi de voir des employeurs potentiels manquer de tact à ce point et ne juger que sur un "physique" et pas des compétences professionnelles...<br /> En tout cas, chapeau !! :)
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M
Merci de tes encouragements :)
E
Sincèrement, je ne suis pas aussi vindicative que toi sur le bilan du deuxième entretien. Je suis d'accord, franchement ça manquait de subtilité et de sagesse dans la façon dont la question a été posée. Venant d'un manager et d'un recruteur, je trouve ça dommage, car ce devrait être deux qualités recherchées.<br /> Mais je me mets aussi à la place de l'employeur - qui soit dit en passant a été honnête avec toi, ce qu'elle aurait pu exclure de faire - qui a de nombreuses absences à gérer au quotidien. Ces absences lui font peur et la stressent (clairement, sinon elle n'en aurait pas parlé). Ce n'est pas tant toi ou ton handicap qu'elle attaque - en tout cas moi ce n'est pas comme ça que je perçois les choses - mais ce sont plutôt ces absences répétées. Alors OK, je suis d'accord avec toi à 100%, elle t'a vue en fauteuil roulant et elle t'a rentrée dans une case (ce qui est détestable), et clairement, tu aurais répondu oui à sa question, elle ne t'aurait pas embauchée (faut pas pousser mémé dans les orties quand elle te trouve des excuses, on n'est pas bête non plus...) mais j'ai l'impression que c'était typiquement le genre de manager qui ne gère pas les imprévus et qui manque de flexibilité face à des contextes répétés comme les absences. Si ce manager n'avait vécu aucune absence et avait eu des expériences positives dans son quotidien professionnel, moi je pense qu'elle t'aurait embauchée. Je ne sais pas si je suis assez claire.<br /> Ce n'est pas tant le handicap qui est attaqué mais le contexte autour du handicap.<br /> Mais attention, je n'approuve pas hein. Ce n'est pas parce que les autres sont absents que tu vas l'être. C'est te réduire tes chances à cause des autres, et ça je n'aime pas du tout. Elle part d'un acquis (illusoire) pour se faire une opinion de tes compétences. C'est ça que je trouve vraiment vraiment vraiment dommage.<br /> En tout cas, bravo pour tes entretiens, bravo pour ce défi. Je te souhaite beaucoup de chantiers en devenir, telle que tu es et acceptée, respectée, telle que tu es !
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M
Je crois qu'il y a tout de même une différence entre être honnête et irrespectueux. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas aborder la question mais je dis qu'il ne fallait surtout pas le faire de cette façon et encore moins avec un tel jugement et une telle idée reçue. Après tout, ce n'est pas à moi de subir les angoisses du recruteur et son éventuel manque de bonne gestion de son personnel... <br /> Comme tu le dis, elle s'appuie sur son expérience pour en faire une généralité et je trouve vraiment cela dommageable.<br /> Merci pour tes encouragements en tout cas !
D
C'est une super analyse à lire, même si les résultats ne sont pas toujours des plus positifs... Mais comme quoi il y a encore un sacré chemin à faire avant que les gens comprennent que handicapé ne veut pas dire bon à rien !
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M
Et oui, encore un long chemin pour ouvrir les yeux des autres sur ce vaste sujet !
C
Je déplore vraiment ce les mots et le comportement de la personne qui t'a reçu dans l'expérience n°2. Le "truc", les questions lourdes de préjugé sont inacceptables. Les gens "différents" ne sont pas encore acceptés comme ils sont, et suivant leurs compétences, mais toujours dans le prisme de leur "différence". J'en sais quelque chose car j'ai dû affronté pas mal de situations avec mon fils. Néanmoins, je sens que la société évolue quand même dans le bon sens grâce à des actions, des associations, des campagnes de sensibilisation, mais surtout grâce au courage des personnes en handicap et leurs proches. Je croise les doigts pour que çà continue à aller dans ce sens-là. Merci pour ton partage.
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M
En effet Corinne, le handicap est enfermé dans le prisme de la "différence" et je trouve cela vraiment regrettable car les gens soit disant "différents" ont tellement de choses à nous apprendre de la vie ! Je suis convaincue qu'en parler le plus possible, sensibiliser les autres, reste la seule solution ! Merci pour le partage de ton point de vue :)
A
C'est déroutant, et je comprends que cela choque, disons qu'elle a été un peu trop franche ( on a déjà 3 personnes en situation de handicap, on atteint un peu nos limites), elle n'aura pas du l'exprimer ainsi, même en le pensant, c'est certain. Elle a exprimé des craintes qu'une RH ou manager ne doit pas exprimer de cette manière. Ca ne donne pas envie de bosser ac elle ... !<br /> Qu'elle ait des craintes compte tenu de l'expérience dans son service, ça se comprend, mais l'intelligence aurait du lui faire poser les questions moins brutalement !<br /> Bon courage dans la recherche d'emploi !
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M
Tout à fait d'accord avec ton point de vue. Ses craintes ne devraient pas interférer sur l'attention qu'elle porte à une candidature... Merci pour tes encouragements !
V
coucou ! j'ai lu avec intérêt ton récit ... effectivement la question de la discrimination se pose clairement dans ton second entretien...je pense que l'art et la manière peuvent s'améliorer mais sur le fond, peut-on reprocher à un employeur de craindre des dysfonctionnements de son service en cas d'absences répétées ? faire en sorte que les choses se passent bien (accueil, aménagement des lieux et des horaires, etc..) est plus que recommandé pour le bon déroulement du "vivre ensemble" dans la société... mais quand j'étais valide et que quelqu'un était souvent absent j'ai bien constaté que ça posait des problèmes d'organisation, un report du travail non fait sur les autres, etc...donc cela ne doit pas être facile de s'engager auprès des travailleurs handicapés à les recevoir car une société n'est pas à but caritatif mais lucratif...(je me fais l'avocat du diable tu le vois bien ) je crois qu'il y a des aides de l'Etat à ces entreprises qui embauchent des personnes handicapées mais une compensation financière n'empêchera pas les autres collègues de se plaindre de récupérer le travail d'une personne trop souvent absente (qu'elle soit valide ou non) <br /> alors bien sur il faut se méfier des préjugés, mais statistiquement il y a quand même des chances pour qu'une personne handicapées ait plus d'arrêts de travail que la moyenne des autres employés... donc... je peux comprendre que "selon les métiers" cela puisse être difficile<br /> par contre, je crois que dans ton domaine tu es "responsable" de ton projet jusqu'au bout ? ou bien travailles-tu en équipe ? tu vois, il y a du pour et du contre, donc il est difficile de juger une partie ou l'autre... mais bien évidemment, une personne qui ne déclare pas de handicap peut paraître en pleine santé et présenter de nombreux arrêts de travail pour des raisons diverses (santé fragile, déprime , ou autre) et on ne demande pas à chaque entretien : risquez-vous d'être souvent en arrêt de travail ? <br /> voilà, c'étaient quelques réflexions que je me fais... en fait tout dépend, de la boîte, du job, du degré de handicap de la personne, etc...tout un tas de facteur qui font qu'on ne peut pas généraliser et que chaque situation demande un examen particulier... bises et bonne chance pour ta recherche d'emploi, tu nous diras hein ?
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M
Je crains que ta façon de voir les choses ne condamne finalement les personnes handicapées à ne jamais être embauchées. Avoir l'idée reçue que celles-ci sont plus souvent absentes que les valides est une erreur et est surtout critiquable. Les préjugés sont dangereux et engendrent le genre de comportement que j'ai eu en entretien.<br /> Un candidat (quelle que soit sa situation) n'a pas à subir la mauvaise gestion d'un service et les craintes d'un recruteur. Il me parait important de faire la part des choses et de s'attarder sur les éléments importants, comme les compétences... Après, rien n'empêche que la question des éventuels aménagement de poste soit abordée mais avec intelligence et respect ;)
L
Val75, c'est une vertu d'être compréhensive mais là je crois que tu as basculé dans l'utopie. Participer à un sujet en commentant c'est bien, mais il faut connaître un minimum le sujet et avoir des sources fiables.<br /> <br /> À propos, peux tu nous donner s'il te plaît la source de l'étude statistique qui démontre: "il y a quand même des chances pour qu'une personne handicapées ait plus d'arrêts de travail que la moyenne des autres employés"?
A
Quel super idée ! Tu as été très courageuse de tenter l'expérience, je respecte beaucoup ta démarche.<br /> Malheureusement, je crois qu'on est très très loin d'une bonne intégration du handicap dans le milieu professionnel
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V
ICEAD, j'estime que tout le monde a le droit de faire des commentaires , qu'il soit suffisamment "intelligent" ou non à tes yeux... je pense être qualifiée pour donner mon avis étant moi-même RQTH; et je ne m'appuie sur aucune donnée scientifique pour répondre simplement en donnant mon avis qui n'engage que moi... donc pas besoin d'être corrigée, nous ne sommes pas dans le cadre d'une étude scientifique, nous parlons c'est tout...<br /> je n'ai pas dit que je m'appuyais sur une source quelconque, c'est moi qui parle, peut-être que le mot "statistiquement" était mal choisi; je voulais juste dire qu'il me paraît évident et de bon sens qu'en était travailleur "RQTH" on peut être sujet à des soucis de santé réguliers ou non, des visites médicales, de la fatigue tout simplement...je m'appuie juste sur mon exemple personnel et je vois bien que je ne suis plus susceptible d'être comme avant "jamais absente"...<br /> voilà pour te répondre, encore merci de ton jugement ...
A
Je trouve que votre initiative est très bien, on est pas obligé à mon sens dire tout de suite quel est notre handicap d'autant plus que la RQTH est inscrit sur le CV. <br /> En effet, je trouve que la phrase sur les absences étaient trop directe elle a le droit de se poser la question mais elle aurait pu amener la chose différemment ( demander si besoin d'aménagements ou quelles conséquences votre handicap aurait sur le travail afin qu'elle puisse vous aménager votre poste le mieux possible). Je vais moi même probablement passer des entretiens car je cherche à me rapprocher de chez moi, j'ai inscrit la rqth après moi pour le moment je marche encore et mon handicap ne se voit pas donc si on ne me pose pas de questions je n'en parle pas. Mais si on me pose la même question je serais embêtée car quand mes jambes décident de moins bien marcher parfois je suis obligée de m'arrêter bon ceci dit mes 4 h de trajets n'aident pas. Bon courage pour la suite des recherches.
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A
Je vous en prie, votre blog m'aide beaucoup, je l'ai trouvé au moment où j'ai réalisé que mes jambes montraient des signes de fatigue et qu'on m'a réellement confirmé le risque et je ne sais pas mais votre blog me rassure. Bonne soirée
M
En effet, chacun doit être libre d'en parler ou non. Merci d'avoir partagé votre expérience ici. Bon courage pour vos recherches.
S
Excellent article, tu as pris le recul nécessaire et j'apprécie que toi aussi tu ne sois pas partie sur des aprioris. Car certaines personnes handicapées peuvent faire ce genre d'expérience avec dés le départ en tête les problèmes éventuels et du coup créer elles mêmes le malaise...<br /> Je comprends tes réactions sur les questions posées. Personnellement, je les comprends aussi (mais j'ai déjà été dans la peau d'un chef d'entreprise qui a dû engager et handicap ou pas, on s'intérroge forcément sur les problèmes éventuels. Après comme tu le dis, il y a la manière;) ) mais à ta place, j'aurais et j'ai toujours répondu avec humour et en essayant de ne pas prendre les choses personnellement.<br /> Mais encore une fois, article très bien écrit :)<br /> Merde pour tes recherches!
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M
Merci Stef !<br /> J'avoue que j'avais pris le parti de me laisser surprendre. En bien, comme en mal d'ailleurs. Encore une fois, je pense qu'évoquer la question du handicap est tout à fait normal, mais le faire avec intelligence et sans discrimination est la moindre des choses