Voilà un moment que je n'ai pas abordé ce sujet par ici, tiens. C'est plutôt bon signe d'ailleurs, je trouve. Toujours est-il que depuis plusieurs jours, je ressens le besoin de poser des mots là dessus. Le fait que parfois, on oublie la maladie. On la laisse dans un coin en pensant qu'elle aussi nous oubliera. Cela peut paraître un peu naïf mais c'est grosso modo ma façon de fonctionner depuis un bail. Sauf que.
Sauf que ce n'est pas aussi simple. Là où on se voudrait invincible, la maladie s'amuse à nous contredire. À nous remettre la réalité en face. « Tu n'es pas invincible parce que je suis là. » En fait, quand on y pense, personne n'est invincible. On a juste chacun nos faiblesses, des corps plus ou moins résistants. Ce n'est pas quelque chose que l'on aime reconnaître. Cela m'arrive d'avoir du mal à admettre que parfois les rênes de ma vie ne sont pas toujours entre mes mains mais que la maladie décide à ma place.
Je déteste quand c'est le cas. Constater que certains jours sont plus difficiles que d'autres. Que le mot « fatigue » prend tout son sens quand le corps décide de nous lâcher un peu. Comme le moyen ultime de nous faire comprendre que l'on tire trop sur la corde et qu'il serait temps de ralentir la cadence. Moi, j'aime pas quand il me dit ça ! Parce que ça veut dire que je perds le contrôle sur ma propre vie. Pour autant, les années m'ont appris qu'il ne fallait pas ignorer trop longtemps ces alertes.
Ces derniers jours – voire semaines, je subis une grosse fatigue. Fatigue qui entraine des douleurs et un manque de tonus. Hier matin notamment, à peine les yeux ouverts, j'ai de suite compris que ce serait une journée "sans". Sans plein de choses essentielles, comme la force et l'énergie. Où chaque geste sera une épreuve. L'impression de se trainer, que même le minimum syndical devient compliqué pour nous. Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé et je dois bien admettre que cela ne m'avait pas du tout manqué !
Il faut dire que certaines choses ne m'aident pas ces derniers temps. Comme les trajets en train pour aller bosser, y compris les galères de gréves SNCF qui durent depuis des semaines maintenant et qui ne sont pas là de se calmer. Les journées au boulot qui ne se passent pas très bien avec beaucoup de tensions. Et puis, il m'est arrivé une grosse mésaventure pour rentrer de mon weekend à Paris (je vous prépare un article pour vous raconter tout ça !). Ce truc m'a mise sur les rotules. À plat.
Du coup, que je le veuille ou non, la maladie se rappelle à moi et me contraint à prendre soin de moi. À me reposer, m'économiser autant que possible. Et puis, surtout à admettre qu'elle est bien là. Jamais loin. À me surveiller du coin de l'œil alors que moi, je préfère lui tourner le dos. Il y a définitivement des choses contre lesquelles il ne sert à rien de lutter. Il faut juste attendre que ça passe. Patiemment. Mais la patience et moi, vous savez ce que c'est...
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Et vous, est-ce que vous avez aussi tendance à trop tirer sur la ficelle
ou êtes-vous plutôt du genre raisonnable ?